Deux maris cogneurs: l'un va en prison, l'autre pas

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Bâle et ZurichDeux maris cogneurs: l'un va en prison, l'autre pas

La justice bâloise a condamné un Kosovar à 22 mois de prison avec sursis pour avoir frappé et menacé de mort son épouse durant de nombreuses années. A Zurich, un autre mari violent a écopé d'une peine bien plus lourde.

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«Tu veux mourir?» A en croire l'acte d'accusation, les menaces de mort proférées à l'encontre de sa femme étaient quasi-quotidiennes. L'homme, ayant comparu jeudi devant le Tribunal pénal de Bâle, était en effet accusé d'avoir maltraité durant de nombreuses années son épouse, puis, dans un deuxième temps, sa nouvelle petite amie.

Interrogé par la Cour sur ces menaces, le Kosovar, arrivé en Suisse en 1991, a expliqué qu'il n'a simplement pas trouvé d'autres mots à prononcer au moment des faits, rapporte la «Basler Zeitung». Mais comme l'a souligné le Ministère public durant l'audience, le prévenu n'en est pas resté aux mots. A de multiples reprises, il aurait battu les deux femmes, notamment parce qu'elles ne voulaient pas faire le ménage. Il aurait aussi frappé plusieurs fois son épouse à la tête avec un vase massif. Selon un rapport de médecine légale, ces coups auraient pu la tuer.

Plainte retirée

Pour toutes ces raisons, le Ministère public a demandé une peine de 4 ans et demi de prison ferme. Et cela malgré le fait qu'une partie des délits étaient déjà prescrits. Mais la justice a finalement prononcé une sanction bien moins sévère. Le Kosovar a écopé de 22 mois de prison... avec sursis. La Cour a justifié sa décision, expliquant que le prévenu n'avait pas d'antécédents judiciaires. Elle a également souligné que la nouvelle petite amie de l'accusé avait entre temps retiré sa plainte.

Une deuxième affaire de violence conjugale a été traitée cette semaine à Zurich. Plus lourde que celle de la cité rhénane, les juges, contrairement à leurs collègues bâlois, n'ont montré aucune clémence envers le prévenu. L'Albanais de 64 ans a comparu devant la justice zurichoise pour avoir maltraité et violé sa femme durant de nombreuses années, écrit le «TagesAnzeiger».

«Pour vous, je suis Dieu»

L'audience a révélé jeudi que l'épouse, tétanisée, a attendu très longtemps avant de dénoncer son mari cogneur à la police. Ce n'est qu'après que son fils de 10 ans lui a avoué qu'il n'osait plus rentrer à la maison qu'elle a finalement pris son courage à deux mains.

Selon le Tribunal de district de Zurich, le prévenu faisait régner à la maison un «climat de peur constante». Ainsi, il n'aurait cessé de traiter sa femme de p*** et de sal***. Il l'aurait aussi menacée de mort, à de nombreuses reprises, en lui mettant un couteau sous la gorge. «Pour vous (ndlr. sa femme et son fils), je suis Dieu», n'aurait-il cessé de leur répéter.

Violée sur le sol de la cuisine

Le sexagénaire aurait aussi violé sa femme à répétition. Pour cela, il avait l'habitude d'étendre une couverture sur le sol de la cuisine et aimait battre, griffer et mordre son épouse durant l'acte. Selon l'accusation, il la mordait violemment au visage, au cou, à la nuque, au dos, aux seins, aux jambes et au vagin.

Décrit comme «agressif, impulsif et imprévisible» par son médecin de famille, il a nié en bloc les accusations dressées à son encontre. Mais il a néanmoins dû admettre les coups portés, en raison des nombreuses photos que son épouse avait pris soin de prendre de son corps pour documenter les agressions. L'Albanais a finalement été condamné à 7 ans et demi de prison.

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