Armée suisseElle combattra les soldats blagueurs via Instagram
Il n'est pas rare que des recrues tancent l'armée sur le Net. Raison pour laquelle cette dernière lancera en 2017 une contre-offensive sur les réseaux sociaux.
Nombre de soldats et recrues s'efforcent de trouver de petites occupations rigolotes pendant leur service militaire pour ne pas sombrer dans l'ennui. Le tout est souvent filmé par leurs collègues et posté ensuite sur internet.
Jusqu'à présent, l'armée se contentait de surveiller les publications afin de s'assurer que les directives de sécurité ne sont pas violées, que le matériel de l'armée n'est pas endommagé ou encore que les personnes sur les enregistrements ne se font pas dénigrer. Or, la Grande Muette a désormais décidé de lancer une contre-offensive, a révélé dimanche la «SonntagsZeitung». Pour ce faire, elle va se doter dès l'an prochain d'un compte Instagram. Par le biais de publications de photos et de petites vidéos, elle compte expliquer aux jeunes ce qu'est l'armée et ce qu'elle représente pour la sécurité de notre pays.
Compte géré par le service de presse
«Notre but n'est pas d'endoctriner les gens, mais de leur montrer quelles sont nos valeurs», a expliqué au dominical le porte-parole, Daniel Reist. Si l'armée aurait voulu profiter de l'occasion pour redorer son image, elle ne dispose pas des moyens suffisants pour lancer une grande campagne sur les réseaux sociaux. Conséquence: c'est son propre service de presse qui se chargera d'alimenter le compte Instagram. Mais comme le service se trouve actuellement en pleine restructuration avec comme but de le réduire, les employés n'auront que très peu de temps pour s'y consacrer.
Dominik Allemann de l'agence de communication Bernet PR, basée à Zurich, met en garde: «Il faut beaucoup de temps pour traiter les réactions des internautes. La surveillance et la gestion des commentaires peut se révéler être une tâche exigeante.» Selon lui, l'armée suisse devrait prendre exemple sur son voisin allemand. Son armée investit en effet des millions d'euros dans la gestion des canaux de communication visant les jeunes. Elle les informe, publie beaucoup de photos et de vidéos et répond de manière critique aux questions dans un live-chat.