Elles décrivent les pulsions «animales» de Buttet

Actualisé

Berne et ValaisElles décrivent les pulsions «animales» de Buttet

Les quotidiens «Le Nouvelliste» et «Le Temps» ont chacun reçu 4 témoignages écrits provenant de parlementaires. Ils corroborent le récit d'une journaliste et d'une jeune femme de 20 ans.

par
Marion Moussadek
Yannick Buttet.

Yannick Buttet.

Keystone

«Yannick Buttet m'a invitée à danser [...]. Il s'est collé contre moi et j'ai senti chaque centimètre de son corps. Il m'a d'abord touché la joue, puis a passé la main sous ma chemise. J'ai essayé plusieurs fois de le repousser, mais je n'y arrivais pas. Il me retenait très fortement. Je n'ai jamais ressenti une telle pulsion. C'était presque animal. Je n'ai réussi à lui échapper qu'en le repoussant violemment». Tel est le témoignage glaçant livré au «Temps» d'une journaliste relatant une soirée dans un bar de Berne.

Une parlementaire fédérale s'est également confiée sur une soirée datant de septembre 2014: «Yannick Buttet danse de façon sauvage et obscène. Il m'approche plusieurs fois par-derrière, se serre contre moi, essaie de m'embrasser sur la nuque et me touche partout. Il a fallu l'aide d'un autre conseiller national pour me débarrasser de son enlacement. Ensuite, il danse encore et il tente la même chose avec d'autres femmes».

«Le Nouvelliste», lui, a recueilli presque un témoignage par an, de juin 2013 à septembre 2017. Il ne lui manque que 2016, mais «Le Temps» a recueilli, pour cette période, le témoignage d'une jeune Valaisanne de 20 ans fortement importunée par le conseiller national: «Il a agrippé violemment mes fesses en me tirant contre lui, tout en me tenant des propos dégueulasses. Je l'ai repoussé.»

«Placages avec érection»

Les actes relatés de manière anonyme par écrit aux deux quotidiens dont «tentatives d'attouchement sur les parties génitales, placages avec érection [...], gestes accompagnés par des propos jugés dégradants» relèvent du harcèlement sexuel au sens de l'article 198 du code pénal, note le quotidien valaisan.

Au total, «Le Temps» a dénombré pas moins de huit parlementaires, de droite comme de gauche, affirmant avoir été victimes du comportement qualifié «d'inapproprié» par le principal intéressé dont l'avocat, Andreas Meili, continue de botter en touche: «Mon client souffre d'un grave problème d'alcool depuis des années et n'est pas en mesure de se souvenir de tels cas», a-t-il dit au «Nouvelliste».

Le président du PDC du Valais romand Serge Métrailler a averti qu'il comptait réunir le comité du parti dans les prochains jours.

Ton opinion