BâleFinances de la mosquée controversée disséquées
Les bailleurs de fonds du lieu de culte où travaille le père des deux ados dispensés de serrer les mains devront fournir des renseignements aux autorités.
La mosquée du roi Fayçal à Bâle continue de faire les gros titres, après l'affaire du refus de deux frères syriens de serrer la main de leur prof à Therwil (BL), et dont le père n'est autre que l'un des imams du lieu. La Surveillance fédérale des fondations veut en effet examiner de près le flux de trésorerie autour de l'institution qui finance la mosquée. Selon la «NZZ am Sonntag» qui cite une source bien informée, le Ministère public de la Confédération (MPC) mène lui aussi des investigations.
Il est reproché depuis des années à la fondation Fayçal, qui reçoit de l'argent directement d'Arabie saoudite, sa proximité avec des courants de pensée radicaux et avec l'islam fondamentaliste. Le gérant de la mosquée indique de son côté que l'institution n'est plus financée par les fonds du royaume et vit des dons de ses quelque 200 fidèles. Riyad verse pourtant des contributions considérables à d'autres associations musulmanes et à des mosquées en Suisse. A Zurich, les Emirats arabes unis soutiennent également une mosquée, en versant annuellement une contribution pour son fonctionnement.
Par ailleurs, la «Basler Zeitung» rapporte que les deux frangins syriens de Therwil qui refusent de toucher leur enseignante veulent obtenir la nationalité suisse. Leur père a déposé une demande en ce sens pour toute sa famille le 4 janvier dernier. Formellement, ils remplissent tous les critères.
Ankara finance des imams en Suisse
Ankara finance des imams en Suisse
La Turquie exerce une influence financière directe sur environ 50 mosquées en Suisse, révèle une enquête de la «SonntagsZeitung». Tout est coordonné par la centrale suisse des imams turcs, établie à Oerlikon (ZH). Mais bien qu'entretenant des contacts avec Ankara, cette fondation se dit toutefois autonome.
Actuellement, 35 imams formés en Turquie et actifs en Suisse seraient rémunérés par le Ministère turc pour la religion, poursuit le dominical. Cette autorité, appelée Diyanet et turc, est par ailleurs sous le feu des critiques. Une bande dessinée éditée par ses soins, glorifiant les martyrs, est distribuée à des enfants. Ce qui fait les gros titres de la presse d'opposition locale, rapporte lundi «20 Minuten».