ArrestationsGrosse opération antidrogue à Bienne
L'opération coup de poing menée mardi matin à Bienne visait à démanteler un trafic de stupéfiants. Elle était menée par la police fribourgeoise.
Des agents fribourgeois armés, encagoulés et casqués ont procédé à quatre arrestations ce matin à Bienne, avec des policiers bernois en appui. Une intervention menée conjointement à Fribourg a permis une cinquième arrestation.
L'ampleur de l'opération menée par les forces d'intervention de la police dans un immeuble locatif de Bienne a fait forte impression dans le quartier de Mâche. Des agents lourdement équipés ont pénétré dans le bâtiment vers 6 h 30 pour fracasser une porte du deuxième étage d'un énorme coup de bélier et profiter de l'effet de surprise. «J'ai entendu des cris et des objets tomber», raconte une voisine. Des objets, et peut-être le locataire: «Il s'est fait mal», a lancé un policier pendant l'intervention.
Le locataire a été emmené, ainsi que sa femme qui logeait dans un appartement du cinquième étage. Leurs deux enfants et deux personnes présentées comme la soeur et le frère de l'épouse ont quitté librement l'appartement du cinquième vers midi.
Des cartons remplis de documents ont été emportés par la police, qui a terminé son intervention vers 9 h 30. Les forces spéciales qui totalisaient une trentaine d'intervenants ainsi que des chiens ont quitté les lieux à bord de voitures immatriculées dans le canton de Fribourg, l'enquête étant diligentée par le Ministère public fribourgeois.
Le suspect albanais louait l'appartement depuis plus d'une année: «La porte d'entrée restait toujours entrebâillée, ou largement ouverte. Il y avait constamment du va-et-vient», indique un habitant du quartier. Rien ne laissait suspecter un trafic de drogue: «Aucune odeur n'émanait de ce studio. Ceux qui le fréquentaient venaient en voiture ou à moto et leur apparence n'attirait pas l'attention», remarque un voisin.
Un matelas a longtemps constitué l'unique mobilier du studio, avant qu'il soit équipé d'une table, d'un canapé et d'un rideau. Aux yeux du voisinage, le locataire passait pour quelqu'un de «super gentil», qui s'exprimait surtout en dialecte alémanique mais savait également saluer en français.
Pourquoi avoir déployé autant de moyens? «Pour éviter une fuite dès lors qu'il s'agit d'interpeller plusieurs personnes dans le cadre d'un trafic important de stupéfiants», explique Martial Pugin, porte-parole de la police fribourgeoise. Il s'agissait aussi de sauvegarder les moyens de preuve et de garantir la sécurité des intervenants et du voisinage.