Harceleurs du web obligés de suivre une formation

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ArgovieHarceleurs du web obligés de suivre une formation

Des cours pour les ados dénoncés pour cybermobbing semblent avoir des effets probants.

par
Sophie Pieren

photo: AFP

En 2016, les jeunes Suisses ont passé en moyenne 2 heures et 30 minutes par jour sur la Toile (3 heures 40 le week-end), soit trente minutes de plus qu'en 2014, a révélé la dernière étude James.

Selon cette enquête menée tous les deux ans en Suisse, le temps de connexion des adolescents ne cesse d'augmenter, année après année. Une évolution qui va de pair avec une hausse peu réjouissante: celle des cas de harcèlement sur internet.

Pas seulement puni mais aussi éduqué

C'est ce constat qui avait amené le juge pour mineurs du canton d'Argovie à mettre sur pied des cours obligatoires d'éducation aux médias. Une formation créée à l'intention des mineurs ayant été dénoncés pour avoir partagé des contenus humiliants ou proféré des menaces sur internet.

«L'idée sous-jacente est qu'un cyberdélinquant ne doit pas seulement être puni: il doit aussi être éduqué. Beaucoup de participants sont surpris quand ils entendent l'effet que leurs actes a produit sur leur victime», explique Andy Schär, l'un des formateurs, issu de la Haute Ecole spécialisée du nord-ouest de la Suisse, dans la «Schweiz am Sonntag».

Bilan

Quatre ans après la mise en place de l'expérience, l'heure est au bilan. Plus de cinquante ados, principalement des garçons, ont à ce jour suivi ces cours. S'il est difficile de quantifier leur efficacité, les responsables soulignent qu'«aucun élève n'est revenu une seconde fois». Et que sur les bancs de classe, les adolescents se montrent intéressés par la thématique. «L'idéal ­serait que ce travail soit fait à l'école», déplore toutefois Andy Schär.

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