Il braque sa femme pour payer ses dettes de jeu

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Saint-GallIl braque sa femme pour payer ses dettes de jeu

Un ex-couple s'affrontait jeudi devant la cour de district de Werdenberg-Sargans (SG). Monsieur était accusé d'avoir tenté de dépouiller madame, un soir de novembre 2014.

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jeb/dmz
Le cas a été jugé au tribunal de district de Sargans (SG).

Le cas a été jugé au tribunal de district de Sargans (SG).

photo: Kein Anbieter/jeb

Ça devait être une soirée comme les autres pour une Saint-galloise d'origine macédonienne, âgée aujourd'hui de 30 ans. Mais ce soir de novembre 2014, tout est allé de travers. Vers 23h, cette employée d'un restaurant du district de Werdenberg (SG) quittait son travail, quand, à peine installée dans sa voiture, un «inconnu» a recouvert sa bouche d'un morceau de tissu.

La victime a réussi à se libérer et à appeler à l'aide. L'agresseur, lui, a pris la fuite. Ce dernier a pu être repris peu après. Il s'agissait en réalité de... son mari.

«Ne dis rien!»

Le cas était jugé jeudi devant le tribunal de district de Werdenberg-Sargans. Devant la Cour, le prévenu a nié en bloc et s'est empêtré dans des déclarations contradictoires. Il a d'abord prétendu avoir été mis au courant de l'agression par sa soeur et avoir, tout de go, foncé sur les lieux pour s'enquérir de l'état de sa bien aimée. Sur place, la police l'aurait empêché de parler à sa femme. Elle l'aurait ensuite arrêté, sans raison, avant de le mettre au clou pendant deux jours.

La défense, elle, s'est concentrée sur des indices qui accablent le mari. Dans la voiture, la police a retrouvé un leggings, appartenant à la victime, que l'accusé aurait utilisé pour dissimuler son visage. L'ADN de ce dernier a été retrouvé sur le vêtement. Par ailleurs, un couteau long de 22cm se trouvait sur les sièges arrières. Enfin, la victime avait déclaré que, quand son mari a vu les forces de l'ordre inspecter le véhicule, il aurait crié, en albanais: «Ne dis rien, sinon nous sommes foutus!»

Mobile connu

En ce qui concerne les raisons de ce braquage raté, tout semble clair pour l'avocat de la plaignante. Selon lui, le prévenu souffre d'une dépendance incontrôlable au jeu. Il aurait dilapidé tout l'argent du ménage et contracté, en secret, un crédit. Par ailleurs, le Macédonien serait un coureur de jupons invétéré. Le stress généré par sa double vie l'aurait alors fait perdre les pédales.

L'avocat de l'accusé, en revanche, a insisté sur l'absence de mobile. Certes, son client avait des dettes de jeu, mais il n'aurait pas résolu ses problèmes en s'en prenant à sa femme. Il a plaidé l'acquittement complet.

Tentative de meurtre?

Celui de la défense a insisté sur le fait que la victime a craint pour sa vie. Il a demandé une peine ferme pour tentative de meurtre et voies de faits graves. Le Ministère public a été plus clément et proposé 180 jours-amende et une amende de 2500 francs pour voies de faits et contraintes multiples. Le verdict est attendu ces prochains jours.

Depuis cette histoire le couple est séparé. Il est actuellement en pleine procédure de divorce.

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