«J'ai senti l'unanimité du comité central»

Actualisé

Vaud«J'ai senti l'unanimité du comité central»

Claude-Alain Voiblet se lance dans la course au Conseil d'Etat après le retrait surprise de Pierre-Yves Rapaz. Réactions.

cge/joe
par
cge/joe
Claude-Alain Voiblet (à gauche) est le candidat de l'UDC pour le Conseil d'Etat vaudois après le retrait de Pierre-Yves Rappaz (à droite).

Claude-Alain Voiblet (à gauche) est le candidat de l'UDC pour le Conseil d'Etat vaudois après le retrait de Pierre-Yves Rappaz (à droite).

«Certains ont dit, au sein du parti, que nous avions fait une campagne d'amateurs pour la complémentaire. Mais ils ne se sont pas pressés au portillon pour la gérer.» Pierre-Yves Rapaz était amer, mardi, après l'annonce surprise de la candidature de Claude-Alain Voiblet au Conseil d'Etat. L'élu originaire de Bex a aussi pris la décision de démissionner de son poste de président du groupe UDC au Grand Conseil vaudois.

Selon l'UDC chablaisien, sa candidature souffrait d'un manque chronique de soutien de la direction du parti. «J'avais déjà senti des réticences au niveau du comité central du parti pendant la complémentaire. Ces réticences étaient quasiment unanimes hier au téléphone», confie Pierre-Yves Rapaz. La décision de son éviction au profit de Claude-Alain Voiblet a en effet été prise lundi dans la soirée.

Le nouveau candidat, quant à lui, explique ce retournement de situation par la réflexion amorcée hier soir au sein du comité central. «Il y a pas mal d'éléments qui devaient être clarifiés», précise Claude-Alain Voiblet, évoquant notamment des questions de direction opérationnelle et stratégique. Une chose était également certaine, selon lui: «je n'aurais pas été candidat contre Monsieur Rapaz car l'intérêt du parti était en jeu.» Après le retrait du Bellerin, «il semblait logique que je me porte candidat d'autant plus que j'ai senti l'unanimité du comité central. Après mûre réflexion et une large discussion, j'ai accepté», explique encore Claude-Alain Voiblet.

«Un choix logique» selon certains

«Je ne suis pas étonnée, commente Catherine Labouchère. Malgré tous les efforts entrepris, le résultat de Pierre-Yves Rapaz lors de la complémentaire au Conseil d'Etat a été décevant pour lui et pour son parti.» S'agissant de la candidature de Claude-Alain Voiblet, la présidente des Libéraux évoque un choix logique. «Il est aux commandes de son parti et du secrétariat général depuis longtemps. Ce n'est pas un néophyte en politique.»

Quelques heures avant la réunion du comité central des Vert'libéraux de mardi soir, la députée Isabelle Chevalley ne désirait pas vraiment commenter la décision des dirigeants de l'UDC Vaud. Pour la nouvelle élue, le parti agrarien a su écouter «la voix du peuple». «Les gens qui siègent dans les exécutifs doivent être des personnes de consensus», ajoute-t-elle.

«Ce n'était pas le candidat du moment», selon l'UDC Vaud

«Nous avons estimé que nous avions une autre carte à jouer: on peut peut-être garder Pierre-Yves Rapaz pour une autre échéance mais ce n'est pas le candidat du moment.» C'est en ces termes que Dylan Karlen, président ad interim de l'UDC Vaud, justifie le choix du comité central d'écarter la candidature de Pierre-Yves Rapaz pour le Conseil d'Etat, au profit de celle de Claude-Alain Voiblet.

Réuni lundi soir, le comité central du parti agrarien a estimé que le candidat malheureux à l'élection complémentaire au Conseil d'Etat n'était plus l'homme de la situation. «Nous avons informé Pierre-Yves Rapaz, qui n'a pas insisté et qui a retiré sa mise à disposition. Il n'a plus la force, pour l'instant, de repartir au front», résume Dylan Karlen.

L'ancien chef de groupe UDC au Grand Conseil était jusque-là le seul candidat officiellement déclaré au sein de l'UDC pour l'échéance électorale de mars prochain. En décembre dernier, il avait échoué à conserver le siège de Jean-Claude Mermoud, vaincu par la Verte Béatrice Métraux.

Retournement de situation

Une fois leur stratégie arrêtée, les instances dirigeantes de la section cantonale se sont tournées vers Claude-Alain Voiblet, député et président du Conseil communal de Lausanne. «Il s'est fait un peu prier et a fini par se laisser convaincre», poursuit le président ad interim de l'UDC Vaud.

C'est que, lundi encore, le coordinateur romand de l'UDC suisse annonçait qu'il ne serait pas candidat.« J'adore la politique mais j'aime aussi trop ma liberté», déclarait-il d'ailleurs à «24 heures». Assuré du soutien unanime du comité central, Claude-Alain Voiblet se présentera mardi soir devant le congrès cantonal réuni à Morges, seul à même d'avaliser formellement sa candidature.

Ton opinion