L'UDC va-t-elle retirer son référendum?

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Stratégie énergétiqueL'UDC va-t-elle retirer son référendum?

Si le peuple accepte l'initiative sur la sortie du nucléaire le 27 novembre, le parti pourrait bien retirer son texte contre la stratégie énergétique 2050 de Doris Leuthard.

par
cht/nxp
Le président de l'UDC.

Le président de l'UDC.

photo: Keystone

Partisans et opposants à l'initiative des Verts sur la sortie programmée du nucléaire retiennent leur souffle: dans moins de deux semaines, le peuple décidera de l'avenir de l'atome en Suisse dans les urnes le 27 novembre. L'UDC suivra également de très près le résultat. Car le parti a lancé un référendum contre la stratégie énergétique 2050 de Doris Leuthard. Or, si l'initiative des Verts passe, elle pourrait bien retirer son texte, révèle lundi Blick.

Pour rappel, la stratégie énergétique vise justement à accompagner la sortie du nucléaire. Elle a été finalisée lors de la session d'automne par le Parlement. Les Chambres fédérales ont renoncé à fixer un délai pour la fermeture des centrales atomiques. Pour l'UDC, c'est une machine lourde et inefficace qui va subventionner à coups de milliards l'énergie solaire et éolienne, sans que l'on puisse compenser en 2035 la production des centrales nucléaires. Et ceci sur le dos des PME et des contribuables.

Partisans du retrait

Or l'initiative des Verts, qui demande une fermeture rapide des centrales, est pour l'instant en tête dans les sondages. Ce qui fait réfléchir l'UDC. Et selon Blick, plusieurs personnalités du parti insistent pour retirer le référendum en cas de oui le 27 novembre. En particulier les conseillers nationaux qui siègent à la commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (CEATE), et dont fait partie le président de l'UDC, Albert Rösti.

Selon ses dires, son parti va continuer de se battre de toutes ses forces contre l'initiative des Verts, jugée nocive et potentiellement dangereuse sur le plan économique. «Mais si elle est acceptée contrairement aux attentes, nous serons alors obligés de nous déterminer sur notre référendum contre la stratégie énergétique», précise le Bernois qui laisse ouvertes toutes les options.

Un autre UDC laisse le flou planer, en l'occurrence le conseiller national Franz Ruppen, également membre de la CEATE. S'il refuse d'anticiper un oui le 27 novembre, il estime que «la volonté du peuple devra être respectée». Il est rejoint par son collègue de parti, le Lucernois Felix Muri qui estime que «la volonté populaire devra être prise très au sérieux dans ce cas.»

Du côté des partisans de l'initiative et de la stratégie énergétique, on salue ces réflexions. «Je loue rarement l'UDC, mais elle me semble pour une fois conséquente sur cette question», indique le vice-président des Verts Bastien Girod.

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