L'armée suisse désormais déployée à la frontière

Actualisé

Crise migratoireL'armée suisse désormais déployée à la frontière

Le nombre de migrants arrivant à la frontière suisse reste bas, mais augmente de jour en jour. Police et gardes-frontière sont épaulés depuis peu par l'armée.

mlü/ofu
par
mlü/ofu

Cinq Afghans et deux Iraniens sont arrivés lundi matin à Buchs (SG) à bord d'un Eurocity en provenance de la Hongrie. Ils ont été pris en charge par les gardes-frontière, la police cantonale ainsi que l'armée suisse.

Plusieurs soldats ont en effet été déployés depuis peu à la frontière suisse. «L'armée donne un coup de main pour gérer le flux de migrants toujours plus important. Actuellement, nous sommes présents avec six véhicules et six chauffeurs», a confirmé à «20 Minuten» Christoph Brunner, chef de la communication auprès du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports. Qu'en est-il des autres frontières?« La mesure concerne exclusivement la Suisse orientale», explique Céline Kohlprath, porte-parole du Secrétariat d'Etat aux migrations.

«La plupart des personnes qui arrivent ici n'ont pas de passeport»

Pour chaque migrant qui arrive en Suisse, la procédure est la même: il est d'abord emmené dans le bâtiment des gardes-frontière où on vérifie ses papiers d'identité. Les sept réfugiés qui ont débarqué à Buchs lundi matin n'avaient pas de passeport sur eux. Une situation qui se produit régulièrement, confie Attila Lardori, porte-parole de l'Administration fédérale des douanes: «La plupart des personnes qui arrivent ici n'ont pas de papiers sur eux.» Après cette première étape, les douaniers relèvent ensuite les empreintes digitales.

Avant, les migrants étaient obligés de se rendre tout seuls en transports publics au centre d'accueil d'Altstätten (SG). C'est l'armée qui se charge désormais de les amener à bon port. Une fois sur place, les personnes sont prises en charge: nourriture, logement, soins primaires... En septembre, 1427 réfugiés sont arrivés en Suisse en passant par la frontière à Buchs. En juillet, ils n'étaient que 289. Selon Jasmine Blum, également porte-parole de l'Administration fédérale des douanes, l'armée garantit avec son aide des transports sûrs et coordonnés depuis la frontière vers le centre d'accueil pour les migrants.

Des abris PC mis à disposition

Comme Altstätten est bientôt plein, l'état-major de conduite de l'armée a décidé de mettre à disposition un abri PC de Gams. D'autres abris à Thal, Mels et Sennwald – tous situés dans le canton de Saint-Gall – pourraient suivre.

Selon Attila Lardori, la grande partie des personnes qui sont arrivées la semaine dernière à Buchs viennent d'Afghanistan (208) et de Syrie (43). Les autres venaient d'Irak (8), du Pakistan (6), d'Iran (5) et d'Erythrée (3).

Ljubljana «dépassée» par le flux, fait appel à l'armée

La Slovénie s'est dite mardi matin «dépassée» par le flux de migrants qui affluent à sa frontière croate depuis samedi. Elle a annoncé vouloir faire appel à l'armée pour gérer la situation. «Le flux de migrants ces trois derniers jours dépasse toutes nos capacités à le gérer», a indiqué le gouvernement dans un communiqué à la suite d'une réunion d'urgence dans la nuit. Une loi sera présentée au Parlement pour étendre de façon exceptionnelle les pouvoirs d'intervention de l'armée, actuellement limités à une assistance logistique.

Moins de réfugiés au Tessin et à Genève

Contrairement à Buchs (SG), le Tessin et le canton de Genève ont enregistré une légère baisse en matière de migrants arrivant en Suisse par leur frontière. Ainsi, leur nombre a passé de 1679 personnes au mois de juillet à 1063 en septembre au Tessin. A Genève, 118 migrants ont passé la frontière en juillet contre 94 en septembre.

Ton opinion