Etats-UnisL'exécution du «Seigneur Dieu» en appel
L'avocat d'un condamné à mort souffrant de troubles mentaux et dont l'exécution est prévue le 5 août en Floride, a déposé une demande de sursis auprès de la Cour Suprême.

John Ferguson souffrirait d'une maladie mentale. (photo: Keystone/AP)
John Ferguson, qui prétend être «le Seigneur Dieu» et a été diagnostiqué avec une schizophrénie paranoïaque, doit être exécuté le lundi 5 août à 18h00 locales (22h00 GMT) à la prison d'Etat de Raiford.
L'homme, aujourd'hui âgé de 65 ans dont 35 dans le couloir de la mort, a été condamné pour six meurtres dans une affaire de drogue en 1977 et deux autres meurtres d'adolescents en 1978, selon des documents judiciaires.
Selon la défense, le condamné a «40 années de maladies mentales derrière lui», pense qu'il est Dieu, qu'il ressuscitera après son exécution et reviendra sur Terre pour sauver l'Amérique d'un complot communiste.
Vieil homme malade
«John Ferguson est un vieil homme malade. L'exécuter violerait le 8e amendement» interdisant les châtiments cruels et la torture, affirme dans un communiqué Christopher Handman, son avocat.
La défense s'appuie sur une précédente décision de la Cour Suprême affirmant qu'un condamné doit avoir une pleine compréhension du châtiment qui l'attend, ce qui n'est pas le cas du condamné, selon l'avocat.
Suspension en septembre 2012
Il conteste une précédente décision de la Cour Suprême de Floride estimant que M. Ferguson était capable de comprendre et pouvait être exécuté.
L'exécution du condamné, qui a donné lieu à de multiples recours judiciaires, a déjà été suspendue une fois en septembre 2012.
Une affaire similaire est en cours en Géorgie (sud-est) où Warren Hill, handicapé mental, a bénéficié le 19 juillet d'un sursis à son exécution. La plus haute juridiction des Etats-Unis a également été saisie. (afp)
Poursuite de la baisse du nombre de peines capitales dans le monde
Le nombre de personnes exécutées dans le monde a continué à baisser en 2012, avec près de 4000 exécutions contre plus de 5000 un an plus tôt, a indiqué vendredi une ONG italienne de lutte contre la peine capitale. Le nombre de personnes exécutées est ainsi passé de 5.004 en 2011 à 3967 (dont 3000 en Chine) en 2012, selon le rapport annuel de l'ONG «Nessuno tocchi Caino» (Que personne ne touche à Caïn), rendu public en présence de nombreuses personnalités à Rome, dont la ministre des Affaires étrangères Emma Bonino. La Chine est suivie sur ce triste podium par l'Iran, avec 580 exécutions, l'Irak (129) et l'Arabie Saoudite (84), selon la même source. «Le plus préoccupant ce sont les pays qui appliquaient un moratoire sur la peine de mort, puis ont repris les exécutions, comme la Gambie et le Japon», a déclaré Mme Bonino. Selon l'ONG, huit pays ont ainsi repris les exécutions : le Botswana, le Japon, la Gambie, l'Inde et le Pakistan en 2012, l'Indonésie, le Koweït et le Nigeria en 2013.