ZurichL'impact d'un mode de vie malsain en chiffres
Qui vit sainement vit plus longtemps. Cette lapalissade est désormais soutenue par des chiffres montrant l'impact du tabac ou de l'absence de sport sur l'espérance de vie.
Une importante consommation de tabac et d'alcool ainsi qu'une mauvaise alimentation et un manque d'activité sportive ne diminuent pas encore l'espérance de vie parmi les personnes de 45 à 55 ans. Ces facteurs cumulés entraînent en revanche une hausse sensible de la mortalité chez les personnes âgées de 65 à 75 ans, indique mardi l'Université de Zurich.
Un suivi de 1977 à 2008
Pour parvenir à cette conclusion et l'étayer par chiffres, l'équipe de chercheurs entourant Brian Martin, de l'Institut de médecine sociale et préventive, s'est basée sur les données de l'Etude de cohorte nationale suisse. Cette dernière a recensé la consommation de tabac, d'alcool, de fruits ainsi que l'activité physique de 16'721 personnes âgées de 16 à 90 ans entre 1977 et 1993.
Les chercheurs zurichois ont mis en lien ces données avec les décès dus à des cancers ou des maladies cardio-vasculaires, recensés jusqu'en 2008. Leurs résultats sont publiés dans la revue «Preventive Medicine».
La vie très risquée des fumeurs
Premier constat, les fumeurs vivent le plus dangereusement. Par rapport aux non-fumeurs, leur risque de mourir prématurément est 57% plus élevé. En comparaison, une alimentation malsaine, un manque d'activité sportive ou l'abus d'alcool n'augmente ce risque que dans une faible mesure: 15% pour chacun de ces facteurs non cumulés.
«En cumulant les quatre facteurs, le risque de décès prématuré est multiplié par 2,5», souligne Brian Martin. Un homme de 75 ans présentant les quatre facteurs à risque n'a que 35% de chances de survivre aux dix années qui suivent alors qu'un individu du même âge ne présentant aucun de ces facteurs a 67% de chances d'y survivre. Chez les femmes, ces chances se situent à 47%, respectivement 74%. (ats)