Canton de FribourgLa cour d'appel se penche sur l'homicide de Frasses
Les deux hommes, originaires respectivement de Macédoine et du Kosovo, avaient été condamnés début 2016 en première instance à la prison à vie pour assassinat.

Le 11 mai 2013, un ressortissant italien d'origine kosovare avait été tué par balle devant le garage de sa maison à Frasses (FR).
KeystoneLe procès en appel des deux hommes accusés de l'homicide de Frasses (FR) a débuté mardi au Tribunal cantonal de Fribourg. Seul l'un des deux individus condamnés en première instance était présent, l'autre étant toujours en cavale.
Les deux trentenaires, originaires respectivement de Macédoine et du Kosovo, avaient été condamnés début 2016 en première instance à la prison à vie pour assassinat, une peine assortie de 220'000 francs d'indemnités pour tort moral. Ils avaient nié toute implication dans le drame et avaient été condamnés sur la base d'un faisceau d'indices, dont des traces d'ADN. Ils avaient tous deux fait appel.
Depuis, l'homme originaire du Kosovo s'est évadé de la Prison centrale à Fribourg, avec l'aide de complices. Il n'a toujours pas été retrouvé. Le second individu est lui toujours détenu.
Les faits remontent au 11 mai 2013, quand un ressortissant italien d'origine kosovare, âgé de 36 ans, avait été tué par balle devant le garage de sa maison à Frasses (FR), alors qu'il venait de rentrer en voiture avec son épouse et ses quatre enfants.
Le crime commis était une vengeance dans le cadre d'un long conflit sanglant entre des familles suspectées de trafic de stupéfiants, qui a fait de nombreuses victimes au Kosovo, dont plusieurs enfants. L'un des deux condamnés en première instance, proche de l'une des familles, a perdu son frère en 2003 dans le cadre de ce conflit.
Troisième homme
Mardi, l'audience à la Cour d'appel pénal du Tribunal cantonal, placée sous bonne garde policière, était principalement consacrée à l'audition du prévenu présent. Celui-ci a de nouveau affirmé être étranger au crime de Frasses, auquel il ne serait qu'indirectement lié de par sa connaissance du second accusé, avec qui il était ami.
Le ressortissant macédonien a par ailleurs confirmé devant la Cour ses révélations de mars 2017, partagées quelques jours plus tard par son ancien ami, mettant en cause pour le crime une troisième personne, assassinée en octobre 2013 au Kosovo. Il reconnaît avoir préalablement menti et avoir tu ce nom, par crainte de représailles d'une part, mais aussi de par sa certitude de ne pas être reconnu coupable en première instance.
Les défenseurs du trentenaire demandent ainsi son acquittement. Quant au second prévenu, son avocat a demandé une modification de l'acte d'accusation, en «complicité d'assassinat», au lieu d'«assassinat». Le Ministère public demande lui la confirmation du jugement de première instance.
Pas de traitement séparé
Plus tôt dans la matinée, le procureur général Fabien Gasser avait tenté d'obtenir, sans succès, de pouvoir traiter séparément le cas du fugitif et de le retirer de la cause jugée en appel, en raison de son absence.
Les avocats de la défense ont pour leur part essayé, sans plus de réussite, d'obtenir du tribunal une requête d'informations complémentaires auprès de la justice kosovare, visant à examiner d'éventuels développements dans le cas de l'assassinat du troisième homme mis en cause.
Le procès se poursuivra lundi prochain. Le verdict est attendu pour le 11 juillet. (nxp/ats)