CirconcisionsLa décision zurichoise fait des émules
La décision de l'hôpital pédiatrique de Zurich de suspendre les circoncisions religieuses fait des émules. L'hôpital de St-Gall réfléchit à un arrêt, mais le CHUV ne l'envisage pas.

Le CHUV effectue près de 500 circoncisions religieuses et médicales par année.
Après la décision de l'hôpital pédiatrique de Zurich de suspendre jusqu'à nouvel ordre les circoncisions religieuses, l'hôpital de St-Gall réfléchit à un moratoire. En Suisse romande, le CHUV estime au contraire que ces interventions ne sont pas problématiques.
Fin juin, le tribunal de grande instance de Cologne a rendu publique une décision jugeant que l'ablation du prépuce pour motif religieux était une blessure intentionnelle et donc illégale.
En raison de ce jugement, l'hôpital pédiatrique de Zurich a décidé de suspendre provisoirement les circoncisions religieuses, a indiqué jeudi à l'ats son porte-parole Marco Stücheli, confirmant une information du magazine alémanique «Beobachter». Il veut évaluer s'il est encore possible de justifier cette opération sur des garçons qui sont trop jeunes pour donner leur consentement.
L'hôpital pédiatrique de Suisse orientale à St-Gall réfléchit également à un moratoire, a indiqué vendredi Marco Fischer, membre de la direction de l'établissement. Il décidera après les vacances d'été s'il cessera ou non de pratiquer ces interventions.
«Dédramatiser»
Le débat n'a par contre pas lieu au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne. Interrogé par l'ats, le porte-parole de l'hôpital Darcy Christen explique que les circoncisions religieuses se pratiquent communément et se déroulent la plupart du temps extrêmement bien.
Le CHUV propose ces opérations car il est important qu'elles soient pratiquées «dans les meilleures conditions médicales possibles». Il s'agit d'éviter des circoncisions clandestines.
Le porte-parole s'étonne d'ailleurs de la polémique liée aux circoncisions religieuses. Il faut «dédramatiser la chose». Le CHUV effectue près de 500 circoncisions religieuses et médicales par année, dont la grande majorité sont pour des raisons médicales. (ats)
Les communautés israélites et islamiques de Suisse étonnées
Les communautés israélites et islamiques de Suisse s'étonnent de la décision de l'hôpital pédiatrique de Zurich de suspendre les circoncisions religieuses. Interrogé vendredi sur les ondes de la radio alémanique DRS, Hisham Maizar, président de la fédération d'organisations islamiques de Suisse, trouve «curieux» que l'hôpital zurichois ait décrété ce moratoire sur la base d'un jugement d'un tribunal allemand. La Fédération suisse des communautés israélites dénonce elle aussi une «réaction inappropriée». Les circoncisions, qu'elles soient culturelles, religieuses ou médicales, sont pratiquées sans problème en Suisse, dit à l'ats sa vice-présidente Sabine Simkhovitch-Dreyfus. De plus, la question vient d'être discutée sur le plan politique. En septembre dernier, les Chambres fédérales ont adopté une nouvelle norme pénale plus répressive contre les auteurs de mutilations génitales. La circoncision a été exclue du champ d'application de cette législation, souligne Sabine Simkhovitch-Dreyfus. Dans le judaïsme, la grande majorité des circoncisions ne sont pas pratiquées à l'hôpital. Elles sont généralement réalisées par un circonciseur (mohel) au 8e jour du garçon. Le Coran ne prescrit pas la circoncision, mais la tradition est forte.