Données volées«La faille est avant tout humaine»
Selon une experte en cybersécurité, la solution pour éviter des vols de données comme celui qui vient d'être découvert au Service de renseignement est surtout humaine et pas uniquement technologique.
La solution «passe par le choix et le suivi des collaborateurs», déclare dans une interview à «24 heures» et «La Tribune de Genève» Solange Ghernaouti, professeure à l'Ecole des hautes études commerciales (HEC) de Lausanne. Pour la spécialiste, qui collabore avec la Confédération sur le risque cybernétique, la faille est souvent humaine dans ce genre d'affaires: vengeance ou appât du gain.
«La seule parade consiste à donner un sens au travail du collaborateur, à le valoriser et, évidemment, à lui verser une rémunération suffisante», poursuit l'experte.
Une leçon
Cet événement doit servir de leçon, selon Solange Ghernaouti. Si même les services de renseignement «se laissent avoir, c'est que la situation est grave et alarmante pour tout le pays». Et d'espérer que la Confédération investira plus de moyens dans la sécurité et qu'une réflexion aura lieu au niveau de la société, qui «comprend à peine l'environnement informatique qu'elle s'est construit».
La spécialiste relativise toutefois la portée du vol en relatant un cas qui s'est récemment produit aux Etats-Unis. Après s'être vu refuser une augmentation, l'administrateur du réseau de la ville de San Francisco a changé tous les mots de passe. La ville a dû débourser des millions pour tout faire fonctionner.
Espionnage économique
En Suisse, l'informaticien du Service de renseignement est soupçonné d'avoir volé des données susceptibles de mettre en danger la sécurité du pays. Selon le Ministère public de la Confédération, il avait l'intention de vendre des informations à l'étranger et il s'agit d'une grave affaire d'espionnage économique.
Dans la presse dominicale, le conseiller fédéral Ueli Maurer a maintenu sa confiance à la direction du Service de renseignement, tout en admettant que des erreurs ont été commises. (ap)