La lettre de licenciement du prof primaire viré

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Blague à AuschwitzLa lettre de licenciement du prof primaire viré

Bernard Junod a perdu son job pour avoir posté sur FaceBook une photo décalée et avoir déclaré «par provocation» admirer Adolf Hitler. Découvrez la lettre de licenciement qu'il a reçue.

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Bernard Junod, 34 ans, a été licencié avec effet immédiat à cause de son comportement lors d'un voyage de formation continue dans l'ancien camp de concentration d'Auschwitz, a précisé jeudi le Département de la formation (DFJC).

Cet instituteur de l'école primaire Floréal de Lausanne «ne fait plus partie de nos services», explique Michael Fiaux, porte-parole du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC). On reproche à Bernard Jundo d'avoir publié durant quelques heures sur Facebook une photo de lui prise sous l'inscription «Arbeit macht frei» «en brandissant un paquet de nouilles «Nasi Goreng» à la main». L'affaire avez été révélée par «Le Temps» dont un journaliste avait vu l'image sur le mur FaceBook de Bernard Junod..

Une «star» médiatique est née avec la campagne électorale en ville de Lausanne (125'000 habitants). Son nom? Bernard Junod...

Un «acte prémédité»

Dans la lettre de licenciement qu'il a reçu mercredi, Alain Bouquet, le directeur général du DGEO, souligne que cet acte était «prémédité puisque vous avez délibérément pris cet emballage avec vous en quittant la Suisse». Alain Bouquet déplore aussi les déclarations publiques de Bernard Junod «faisant état de votre admiration pour «Mein Kampf» et Adolf Hitler».

Selon le DGEO, Bernard Junod a «gravement contrevenu» par son comportement aux article 4 («Respect des convictions») et 73 («Obligations professionnelles») de la Loi scolaire du canton de Vaud. Il n'a pas non plus respecté l'article 50 («Engagements et devoirs du collaborateur») de la Loi sur le personnel de l'Etat de Vaud, ainsi que l'article 124 («Devoir de fidélité et de discrétion») du Règlement d'application de la loi sur le personnel de l'Etat de Vaud. La confiance nécessaire à une bonne collaboration a ainsi été rompue. Son «droit au salaire (n.d.l.r.: environ 6000 francs par mois) est supprimé». Bernard Junod avait signé un contrat pour 12 mois, du 1er août 2011 au 31 juillet 2012.

L'instituteur va faire recours

Bernard Junod a indiqué jeudi qu'il s'opposait à cette décision de licenciement «pour justes motifs». Membre du Mouvement citoyens vaudois (MCVD), candidat notamment au National ou aux dernières communales, il affirme que l'on veut «étouffer une personnalité publique».

Il explique aussi qu'il a été baptisé catholique mais qu'il se considère comme juif puisque sa grand-mère maternelle l'était. «En tant que juif, j'ai le droit de faire des blagues sur les juifs», poursuit le professeur. Et de préciser que s'il a dit que «Mein Kampf» était son livre préféré, c'était «pour faire le buzz». «Je n'ai jamais lu ce livre à chier. C'était de la provocation», a-t-il déclaré à l'ATS.

«Mon parcours professionnel est irréprochable, je n'ai jamais été mal noté», souligne encore l'enseignant désormais au chômage. Il relève enfin s'être «excusé immédiatement» de ses photos prises à Auschwitz, notamment auprès de la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation) qui avait organisé le déplacement en Pologne.

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