La police taira les origines pour éviter les amalgames

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ZurichLa police taira les origines pour éviter les amalgames

La police municipale ne devrait plus indiquer la nationalité des auteurs de crimes dans ses communiqués. Pour éviter de stigmatiser.

David Maccabez
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David Maccabez

La décision a été prise mercredi soir par le Législatif communal. Il demande à l'Exécutif de trouver un moyen pour que l'origine des délinquants ne soit plus connue du grand public, exception faite des cas dans lesquels cette information se révélerait «pertinente». La demande de la gauche a fait mouche. L'argument d'éviter les préjugés que cette information pourrait véhiculer a résisté à celui de la transparence, avancé par la droite.

En réalité, la Ville de Zurich ne fait que suivre les recommandations de la Conférence suisse des commandants des polices cantonales. Chez les Romands, tous ne sont pas sur la même longueur d'onde. Ainsi, Neuchâtel et Fribourg ne communiquent la nationalité «que si cela apporte une plus-value», explique Gallus Risse, porte-parole de la police fribourgeoise. «Il s'agit de faire preuve de bon sens et d'éviter de stigmatiser telle ou telle nationalité», précise-t-il.

Vaud et Genève font la réflexion inverse. L'origine n'est gardée secrète que lorsqu'elle pourrait permettre d'identifier l'auteur. «On ne dira pas qu'il est Chinois s'il habite un petit village et qu'il est le seul à y vivre», lance son collègue vaudois Pierre-Olivier Gaudard. «C'est aussi une question de transparence», poursuit-il. «Et pour répondre à la demande des médias», ajoute Silvain Guillaume-Gentil, à Genève. La décision de Zurich ne remet pas en cause leur manière de faire.

Contrôles en test

Le Législatif zurichois a aussi accepté mercredi un projet qui oblige les agents à remettre une quittance aux personnes qu'ils ont contrôlées afin qu'elles ne soient pas importunées plusieurs fois par jour. La proposition a pour but d'en finir avec les délits de faciès. Des expériences similaires à l'étranger auraient été concluantes.

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