La réforme des franchises fait de la résistance

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Assurance maladieLa réforme des franchises fait de la résistance

Le projet de supprimer certaines franchises et de réduire les rabais de primes dans l'assurance maladie obligatoire donne du fil à retordre à Alain Berset.

Alain Berset est le ministre en charge de la santé.

Alain Berset est le ministre en charge de la santé.

photo: Keystone

Le ministre de la santé a ajourné la révision d'ordonnance sur la suppression de certaines franchises très contestée. Des précisions pourront être apportées et de nouvelles propositions élaborées d'ici le premier semestre 2017, a indiqué mercredi la commission de la santé du Conseil des Etats. Dans un communiqué, elle se félicite que le projet soit ajourné.

Selon le porte-parole d'Alain Berset Peter Lauener, le ministre de la santé veut examiner quelles raisons poussent les assurés à changer de franchise et qui serait prêt à se lier les mains pendant une période donnée. Le conseiller fédéral veut aussi en savoir plus sur le rapport entre prestations médicales et choix de franchises.

Levée de boucliers

La révision d'ordonnance a été lancée en août dernier et a provoqué une véritable levée de boucliers. Le projet vise à simplifier la jungle de quelque 250'000 tarifs de primes différents dans l'assurance de base.

L'idée est de supprimer certaines franchises peu utilisées, celles de 1000 et 2000 francs pour les adultes, et de ne garder que celles de 400 et 600 francs pour les enfants. Alain Berset veut aussi réduire les rabais de primes octroyés à ceux qui choisissent des franchises hautes.

Actuellement, une personne qui choisit la plus élevée, à 2500 francs, obtient un rabais de prime de 70%, soit 1540 francs du risque encouru. Le projet vise à réduire ce taux à 50%, soit 1100 francs.

Renchérissement des primes

La faîtière des caisses maladie santésuisse dénonce un renchérissement des primes et une solution qui pénalisera les jeunes et les familles qui assument des franchises élevées. Un avis partagé par la Fédération romande des consommateurs.

L'Organisation suisse des patients et la Fédération des médecins suisses (FMH) estiment aussi qu'il faut récompenser celui qui choisit d'assumer une franchise élevée.

Les assureurs dénoncent aussi la volonté de limiter l'offre. Tous les acteurs consultés préconisent d'autres pistes. Economiesuisse, dans la ligne des caisses maladie, prône une hausse des franchises.

Adapter la franchises

L'idée a ses émules au Parlement. Dans une motion signée par la majorité des conseillers aux Etats, Ivo Bischofberger (PDC/AI) demande ainsi d'adapter régulièrement la franchise minimale (300 francs) à l'évolution des coûts. Selon le motionnaire, les assurés ne se rendraient ainsi plus chez le médecin pour un «oui» ou un «non».

D'autres proposent que les franchises à option soient liées à des contrats plus longs, qu'elles ne soient possibles que pour des périodes de trois ans au moins. Au Parlement, une commission a proposé d'agir sur la compensation des risques entre assureurs. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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