SuisseLe National serre la vis aux mosquées
Le conseiller national tessinois Lorenzo Quadri réclame l'interdiction pour les lieux de culte et pour les imams de recevoir de l'argent de l'étranger.

Le Conseil national a suivi la motion de Lorenzo Quadri (Ti/Lega).
KeystoneLes lieux de culte musulmans devraient être privés de financements étrangers. Le National a soutenu mardi par 94 voix contre 89 une motion issue des rangs de la Lega qui veut obliger les imams à prêcher dans une langue nationale.
Revenant sur le cas d'un imam radicalisé de Bienne, le conseiller national tessinois Lorenzo Quadri réclame l'interdiction, aussi bien pour les lieux de culte que pour les imams, de recevoir de l'argent de l'étranger.
Ils seraient par ailleurs tenus de déclarer d'où viennent et à quoi sont utilisés les financements dont ils bénéficient. Finalement, les imams seraient tenus de prêcher dans la langue locale.
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga s'est dite consciente des risques que représentent les communautés et les prédicateurs islamistes radicaux pour la sécurité nationale.
Discimination
Mais le texte discrimine les communautés musulmanes et les imams en les plaçant sous le sceau d'un soupçon généralisé. Il offre ainsi un argument de plus aux extrémistes qui jouent de cette discrimination.
Pas question non plus d'obliger les prédicateurs à prêcher dans une langue nationale ou les centres musulmans à déclarer la provenance et l'utilisation de leurs financements. La liberté de religion, la liberté d'association et la liberté de langue s'appliquent autant aux musulmans qu'aux personnes d'une autre religion ou sans religion.
Les restrictions massives proposées par le léguiste ne sont ni nécessaires, ni utiles, estime le Conseil fédéral. L'arsenal législatif actuel suffit pour combattre les risques de radicalisation, même si cela n'exclut pas qu'il puisse être renforcé ponctuellement.
Le Conseil des Etats doit encore se prononcer. Il a renvoyé en commission une motion qui veut obliger les fondations religieuses à montrer patte blanche en matière de financement du terrorisme. Il souhaite en effet introduire une exception pour celles qui sont reconnues de longue date en Suisse. (nxp/ats)