Le bétonnage du paysage ralentit

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SuisseLe bétonnage du paysage ralentit

L'augmentation des surfaces d'habitat sont passées de 1,1% en 1982 à 0,7% en 2015 en Suisse occidentale.

Tous les cantons ont connu la même évolution, à l'exception du canton de Fribourg.

Tous les cantons ont connu la même évolution, à l'exception du canton de Fribourg.

Keystone/Illustration

Le bétonnage du paysage est un fait. Pour la première fois, l'Office fédéral de la statistique (OFS) chiffre son évolution. En 33 ans, le tiers occidental de la Suisse a perdu l'équivalent d'une fois et demie la surface du Lac de Neuchâtel de surfaces agricoles, essentiellement au profit de l'habitat et des infrastructures.

L'OFS a divisé ces 33 années en trois périodes. A quelques exceptions près, la tendance est claire: le bétonnage du paysage se ralentit. Entre 1982 et 1994, les surfaces d'habitat et d'infrastructures ont augmenté de 1,1% par an dans le tiers occidental de la Suisse, puis de 0,8%/an de 1994 à 2006 et enfin de 0,7%/an de 2006 à 2015.

En 33 ans, cela représente une progression de 31%, ou 1041 hectares par an, soit l'équivalent de 1400 terrains de football. L'essentiel a été mangé sur les surfaces agricoles qui ont diminué de 5,9%, ou 1100 ha par an, durant la même période.

Exceptions

Tous les cantons ont connu la même évolution, à l'exception du canton de Fribourg. La croissance des surfaces construites pour l'habitat ou les infrastructures a d'abord fléchi, passant de 1,6% par an à 1,1%, avant de progresser à nouveau légèrement au cours de la troisième période pour s'établir à 1,2%, écrit l'OFS jeudi.

C'est le canton du Jura qui a le mieux résisté au bétonnage, même si, durant ses premières années de souveraineté, la croissance y a été plus forte. Le taux de croissance des surfaces d'habitat et d'infrastructure a ainsi passé de 1,8% entre 1982 et 1994 à 1,1% puis à 0,75%.

Sans surprise, les deux cantons-villes aux extrémités nord et sud de la Suisse occidentale se distinguent. A Bâle, aucune extension des surfaces d'habitat et d'infrastructure n'a eu lieu au cours des 33 dernières années. Avec un taux de croissance de 0,36% par an durant la troisième période, le canton de Genève se classe juste après Bâle-Ville. Entre 1982-1994, il avait encore enregistré un taux deux fois supérieur.

Avec 0,43%/an, respectivement 0,5%/an, Bâle-Campagne et Neuchâtel ont aussi connu une croissance sensiblement plus faible au cours de la troisième période que durant les deux précédentes.

Premier tiers

Alors que le rythme de construction d'habitat et d'infrastructures se réduit, celui des aires industrielles et artisanales, nettement plus petites, s'est au contraire accéléré au cours de la troisième période, de 0,9% l'an contre 0,7% au cours de la précédente.

Le quatrième relevé de la statistique de la superficie, actuellement en cours, est déjà achevé pour 31,1% du territoire suisse, soit pour les cantons de Fribourg, Soleure, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Vaud, Neuchâtel, Genève et Jura, y compris les zones limitrophes. Il permet pour la première fois de documenter à l'aide de statistiques l'évolution de l'utilisation du sol dans la partie occidentale du pays durant trois périodes successives couvrant au total 33 années.

Les fruits d'une politique

Et ces résultats montrent que les décisions politiques ont bel et bien une influence sur l'évolution du paysage. Ainsi le passage à une agriculture extensive dans les zones d'habitat permanent, par suite entre autres des nouvelles prescriptions concernant l'élevage, a multiplié par trois le recul des terres arables au bénéfice des pâturages locaux.

Autre exemple, le versement, depuis 1993, de contributions fédérales pour les arbres fruitiers haute tige, dans le cadre de la compensation écologique, a clairement réduit le recul des surfaces utilisées pour l'arboriculture fruitière, la viticulture et l'horticulture. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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