Le passeport français n'a plus la cote

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Suisse - BinationauxLe passeport français n'a plus la cote

De plus en plus de Franco-Suisses rendent leur passeport français, selon la députée UMP Claudine Schmid, élue des Français de Suisse et du Liechtenstein à l'Assemblée nationale.

Les chiffres de demandes de radiation du passeport français sont «édifiants», indique la députée sur son site internet. En 2011, il y a eu deux demandes, en 2012, 65, et en 2013, 113, indique l'élue, qui publie les chiffres officiels demandés au ministère des Affaires étrangères. La Suisse, indique Mme Schmid, est le seul pays où il y a eu une telle flambée de retours de passeports français. «Il est nécessaire de s'interroger sur les raisons qui motivent nos compatriotes à renoncer à leur nationalité», indique-t-elle.

Une raison est avancée par «La Tribune de Genève», pour expliquer ce désamour: la pression fiscale de plus en plus forte exercée par la France. «Il y a des craintes concernant un projet du gouvernement d'imposer les Français qui vivent à l'étranger et notamment en Suisse, à l'instar de ce que pratiquent les États-Unis avec leurs ressortissants», déclare la députée citée par La Tribune de Genève.

Passeports américains aussi

Les binationaux helvético-américains ont également été nombreux l'an dernier à rendre leur passeport américain. 3000 d'entre eux auraient rendu leur passeport américain, soit trois fois plus qu'en 2012, en raison des difficultés quasi insurmontables pour remplir la déclaration d'impôt pour le fisc américain, qui peut aboutir à des doubles impositions.

Deux personnalités helvético-américaines ont ainsi rendu leur passeport l'an dernier, la chanteuse Tina Turner et la maire de Zurich, Corinne Mauch.

Quelque 163'000 Français vivent en Suisse, selon des chiffres officiels. La moitié environ de ce nombre sont des binationaux. La Suisse est le pays qui abrite le plus de Français vivant à l'étranger.

Début 2013, la France avait annoncé dans le Bulletin officiel des finances publiques qu'elle n'accorderait plus le bénéfice de la convention de double imposition pour les Français établis en Suisse et payant un forfait fiscal dit «majoré».

(afp)

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