SuisseLe président du PLR veut dépasser le PS en 2015
Dix-huit mois avant les élections fédérales de 2015, Philipp Müller a lancé la campagne. Il a fixé comme objectif à son parti de dépasser le PS et de devenir la deuxième formation de Suisse.

Devant l'assemblée des délégués du PLR, Philipp Müller n'a pas caché ses ambitions pour le parti.
Le président du PLR n'entend pas revenir sur les deux sièges du PLR au Conseil fédéral. «Si nous devenons la deuxième force du pays, nous avons un droit incontestable à deux sièges au Conseil fédéral», déclare Philipp Müller dans une interview publiée dimanche dans le «SonntagsBlick». Mais même si le PLR reste à la troisième place, la formule magique doit toujours s'appliquer, comme aujourd'hui, selon lui.
La formule magique, avec deux ministres pour les trois plus grands partis et un pour le quatrième, doit continuer à être appliquée, d'après lui. «Le siège du PBD appartient à l'UDC», estime-t-il.
Faute de soutien suffisant, la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf échoue régulièrement devant le Parlement avec ses projets, note le président du PLR. Il fait référence à la «Lex USA», la convention sur les successions avec la France et le programme d'austérité CRT, tous rejetés. «Sans un fort soutien, gouverner n'est guère possible», lance M. Müller.
Pour le président du PLR, il est également exclu que son parti renonce à un siège en faveur d'une union ou d'un groupe parlementaire composé du PDC et du PBD. «Si le PDC et le PBD fusionnent et que la nouvelle formation devienne le troisième parti, ils pourraient alors prétendre à deux sièges au gouvernement», reconnaît-il.
Faire l'impossible
M. Müller admet que de dépasser le PS est un gros défi. Les socialistes ont récolté 18,7% des suffrages lors des élections fédérales de 2011, contre 15,1% pour les libéraux-radicaux. «Avec mon équipe, je veux rendre l'impossible possible», explique-t-il.
Le parti socialiste apparaît toutefois actuellement affaibli aux yeux de Philipp Müller. Ce dernier accuse le président du PS, Christian Levrat, d'être coresponsable de la défaite de la votation sur l'initiative anti-immigration le 9 février, car les syndicats n'ont pas pleinement soutenu la libre circulation des personnes.
Lors de l'assemblée des délégués samedi, le PLR a adopté sa stratégie pour les élections, qui se base sur trois piliers: la liberté, la cohésion et l'innovation.
Mais la cohésion ne signifie pas que le PLR est social dans le sens socialiste, explique M. Müller. Au contraire, il implique de prendre des responsabilités et, par exemple, «de ne pas laisser des montagnes de dette à nos enfants et petits-enfants», précise-t-il.
Pour la Suisse dans l'Europe
De leur côté, les délégués socialistes Réunis à Malleray (BE) se sont concentrés sur la délicate question des relations avec l'Union européenne après le vote du 9 février dernier. Les orateurs ont plaidé pour le maintien résolu de l'ouverture de la Suisse sur l'UE.
Dans ce sens, les délégués socialistes ont adopté la résolution «Ensemble pour une Suisse sociale et ouverte dans une Europe sociale et prospère». Dans ce cadre, le PS s'engage à se battre pour une meilleure protection des salaires, le développement des mesures d'accompagnement et contre toute réglementation discriminatoire.
Sans grande discussion et sans opposition, les militants du PS ont recommandé de voter «non» à l'achat des Gripen. Ils disent «non» également à l'initiative populaire «Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec les enfants» et «oui» à l'arrêté fédéral sur les soins médicaux de base. Le soutien au salaire minimum n'a fait aucun doute.
Référendum sur le Gothard
Réunis à Ziegelbrücke (GL), les délégués des Verts suisses ont littéralement et d'une seule voix «jeté à la poubelle» l'achat de 22 avions de combat Gripen, en organisant un lancer d'avions en papier en direction d'une poubelle. Sans trouver la même unanimité, ils ont aussi recommandé le «oui» au salaire minimum.
Ils ont en outre rappelé qu'ils allaient lancer un référendum contre le percement d'un deuxième tube routier au Gothard, si le projet devait être approuvé au parlement.
La direction du parti a été confirmée pour un nouveau mandat de deux ans, avec toutefois un nouveau venu, Luca Maggi en tant que nouveau représentant des Jeunes Verts. (ats)