Le service civil se prépare à l'accueil d'urgence

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MigrantsLe service civil se prépare à l'accueil d'urgence

Une affectation pilote du Service civil va tester le soutien aux gardes-frontière en cas d'afflux massif de migrants. Des capacités très particulières sont recherchées, comme la maîtrise de l'arabe.

Pauline Rumpf
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Pauline Rumpf
Les civilistes devront soutenir les gardes-frontière lors du tout premier contact avec les migrants, notamment dans les trains en provenance du Simplon.

Les civilistes devront soutenir les gardes-frontière lors du tout premier contact avec les migrants, notamment dans les trains en provenance du Simplon.

Keystone/Francesca Agosta

Les personnes inscrites au Service civil ont récemment reçu dans leur boîte mail un message inhabituel. Alors que les recherches d'affectations se font généralement au travers des petites structures, un appel global aux civilistes leur fait part d'un projet pilote, pour lequel sont recherchés des candidats un peu particuliers.

Des civilistes vont en effet venir en aide aux gardes-frontière lors du tout premier contact avec les migrants, à leur arrivée en Suisse. Cette facette de l'accompagnement est une nouvelle mission pour le Service civil.

L'affectation de deux volontaires durera seulement deux semaines, contre un mois minimum habituellement, car il s'agit simplement d'évaluer son utilité. «L'idée de ce projet pilote est de se préparer «par beau temps» aux besoins qu'on pourrait avoir dans des situations d'urgence, pour éviter de se retrouver dans l'improvisation», précise Frédéric In-Albon, responsable du Service civil pour la Suisse romande. Un test qui servira à construire une relation avec le corps des gardes-frontière.

Se préparer «par beau temps»

Concrètement, les civilistes devront faciliter la communication avec les migrants, veiller à la satisfaction de leurs besoins primaires, ou encore assurer leur transport et celui de leurs bagages.

«Depuis longtemps, les civilistes sont actifs dans le soutien aux organisations d'accompagnement des migrants sur le long terme», explique Frédéric In-Albon. En 2016, ce sont en effet 58'400 jours de service qui ont été effectués dans le domaine de l'asile, soit 3,4% du total. «Aujourd'hui nous testons plutôt une mission d'accueil temporaire, au moment de l'arrivée de ces personnes, notamment dans les trains en provenance du Simplon».

Profil particulier recherché

Pour ce projet pilote sont recherchées des qualifications peu standard: entre-autres, «maturité émotionnelle», «ouverture au monde et tolérance envers d'autres cultures», ou encore «maîtrise de l'arabe» souhaitée.

Pour l'instant, une vingtaine de candidatures ont été présentées, et une demi-douzaine sont parfaitement dans le tir, se réjouit Frédéric In-Albon. Au bout du processus, 2 d'entre eux passeront finalement 12 jours à Brigue durant le mois de septembre.

Processus inhabituel

Cette affectation pilote l'est notamment par sa forme. En effet, un mail envoyé à tous les civilistes: la manière de faire est nouvelle, explique Frédéric In-Albon.

«Ce ne sont pas nos processus standards de faire des mailing massifs, assure Frédéric In-Albon, mais on cherchait des profils un peu particuliers, selon les besoins des gardes-frontière. Et c'est aussi très important de trouver quelqu'un qui a l'envie de le faire. C'est aussi un test pour nous, car normalement nos affectations sont décentralisées, et la recherche et la sélection sont de la responsabilité des structures dans lesquelles les civilistes vont travailler»

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