Les Kosovars s'intègrent bien

Kosovars, Portugais, Turcs, Somaliens et Erythréens sont autant de migrants à vivre en Suisse. L'Office fédéral des migrations (ODM) a passé ces communautés sous la loupe. But: faciliter la compréhension à leur égard.

Un des objectifs est d'avoir un regard plus pointu et de s'éloigner des clichés comme «les Turcs vendent des kebabs», a indiqué le vice-directeur de l'ODM Mario Gattiker devant la presse. Par contre, il est exclu d'établir un classement entre les communautés.

Les quatre études publiées jeudi complètent celle sur la diaspora sri-lankaise sortie en novembre 2007. Le processus d'intégration des immigrés kosovars semble suivre celui des Italiens et des Espagnols avant eux, peut-on lire dans le rapport consacré à cette communauté.

Les jeunes sont les plus défavorisés en matière de formation. Il serait donc très important d'aider leurs parents à soutenir leur parcours scolaire et d'améliorer leur confiance avec les enseignants et les autorités compétentes.

Les organisations kosovares ayant pour vocation de favoriser l'intégration peuvent jouer un rôle déterminant en la matière de même que les Kosovars ayant étudié et réussi en Suisse. Exposée à des risques sanitaires non négligeables, la communauté est en outre particulièrement concernée par les mesures de promotion de la santé et un groupe cible de la politique en faveur de la vieillesse.

«L'optimisme est de mise» à propos des Portugais, note l'étude sur cette communauté qui se singularise par une forte adhésion à l'idéologie du retour au pays. Trois domaines d'action prioritaires sont néanmoins identifiés. L'apprentissage de la langue et la formation professionnelle d'une main-d'oeuvre non qualifiée restent un défi à relever.

Les rapports à l'école doivent par ailleurs être facilités. L'information et les brochures ne suffisent pas. Une médiation culturelle semble nécessaire, qui pourrait passer par les jeunes de la deuxième génération et par le réseau d'enseignants portugais entretenu par Lisbonne. Enfin, des offres de prise en charge des enfants souples et abordables devraient aider les Portugaises qui travaillent à mieux concilier emploi et famille.

Concernant la communauté turque, le rapport souligne les conflits latents qui la mine. Les Turcs ont souvent un vécu difficile. Associé à la diversité culturelle, politique, ethnique et religieuse, cette situation débouche sur une forte fragmentation du paysage associatif ainsi que sur une hostilité entre les différents groupes.

Autre question à avoir en tête dans la politique d'intégration, les relations avec l'islam. La position des musulmans est très variée, de ceux qui rejettent tout dialogue avec les chrétiens à ceux, très nombreux, qui sont favorables à une collaboration avec les autres communautés religieuses. Cette ambivalence se retrouve au sein de la population suisse: les craintes et préjugés se sont multipliés depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Très soudés pour leur part, les Somaliens et les Erythréens tiennent énormément à préserver leur identité d'origine. Presque toutes excisées, les femmes souffrent de problèmes spécifiques mais accèdent mal au système de santé. Il serait souhaitable que les hôpitaux suisses disposent d'un personnel médical doté d'une grande compétence transculturelle et d'un service d'interprétariat professionnel institutionnalisé.

Moins bien formés en moyenne que les Suisses, les Somaliens et les Erythréens sont confrontés à de conditions socio-économiques souvent délicates. Elles contraignent en particulier les familles nombreuses et les personnes seules à solliciter l'aide sociale. (ats)