Les sondages n'ont pas eu d'influence

Actualisé

Votation sur les minaretsLes sondages n'ont pas eu d'influence

Malgré ce que l'on a pu avancer au moment du vote, les sondages d'opinions n'auraient pas influencé les votants lors du scrutin sur les minarets, selon une étude.

L'initiative visant à interdire les minarets en Suisse avait fait couler beaucoup d'encre.

L'initiative visant à interdire les minarets en Suisse avait fait couler beaucoup d'encre.

Les sondages d'opinion réalisés par SSR SRG idée suisse en novembre 2009 avant le scrutin sur l'initiative anti- minarets n'ont pas influencé les votants, selon une étude indépendante. Ces enquêtes pourront bel et bien reprendre lors de la votation du 26 septembre.

Après le couac de l'institut gfs.bern lors du scrutin sur les minarets, la publication des intentions de vote avait été interrompue et plusieurs études commandées. Les résultats de la dernière, communiqués mardi par la SSR, indiquent qu'une très forte majorité des citoyens a fait son choix en référence à ses propres convictions politiques et «en tenant compte des arguments qui ont dominé la campagne».

L'étude scientifique, réalisée par Markus Freitag (Université de Constance), Thomas Milic et Adrian Vatter (Université de Berne) sur mandat de la SSR, conclut que les sondages d'opinion ne sont pas dommageables à la démocratie. Par ailleurs, les politologues ont constaté un bon niveau de connaissances des votants.

«Il est difficile de manipuler à sa guise un électeur familier des sondages», poursuivent les auteurs de l'étude. Et de préciser que l'issue du scrutin, à savoir le «oui» à l'initiative, s'explique par une participation massive des défenseurs du projet.

Standards respectés

L'institut de Claude Longchamp s'était retrouvé sous le feu de la critique après avoir publié un sondage pronostiquant 53% de «non» à l'initiative sur les minarets en novembre dernier. Dans les urnes, le texte avait recueilli 57% de «oui».

Un premier examen indépendant portant sur la méthode avait déjà confirmé que le sondage précédant le vote avait été réalisé conformément aux standards internationaux et qu'il avait utilisé toutes les connaissances aujourd'hui à disposition.

Il était ressorti d'une seconde analyse, réalisée par l'Université de Zurich, que les résultats du sondage avaient été communiqués de façon nuancée. Ce que les médias, dans près de la moitié de leurs comptes rendus, n'ont pas suffisamment expliqué selon les chercheurs, laissant entendre que l'issue du scrutin était acquise.

Mesures supplémentaires introduites

Suite à ces deux premières études, le directeur général de la SSR Armin Walpen avait, sur recommandation de la conférence des rédacteurs en chef de la Télévision suisse, mis fin en avril à la suspension de la publication des résultats des sondages.

L'organe avait par ailleurs décidé d'assortir les dossiers sensibles de mesures méthodiques et rédactionnelles: accorder davantage de poids au fait qu'un sondage d'opinion n'est pas un pronostic, mais l'instantané d'une situation donnée. Enfin, une troisième étude avait été diligentée pour savoir quels sont les effets de ces sondages sur les décisions à la veille des scrutins.

La votation du 26 septembre sur la révision de la loi sur l'assurance chômage fera l'objet de deux sondages commandés à l'institut gfs.bern, a précisé la SSR. Quant aux élections fédérales de 2011, elles donneront lieu à un premier «baromètre» en octobre 2010, puis à six autres l'année suivante. (ats)

Ton opinion