BellinzoneLourdes peines requises au procès des 4 Irakiens
Le MPC a requis de lourdes peines contre les quatre Irakiens accusés d'avoir fomenté un attentat.

Les abords du tribunal lors de ce procès.
photo: KeystoneLe Ministère public de la Confédération a demandé mardi des peines de sept ans et demi de réclusion contre deux des quatre Irakiens accusés d'avoir voulu planifier un attentat terroriste en Suisse. Il a demandé cinq ans et demi et deux ans et demi de prison contre les deux autres.
Au cours de son réquisitoire, la représentante du Ministère public a qualifié de «tissu de mensonges» les explications données par les accusés. Il ne s'agit selon elle que de faux-fuyants et de mauvais prétextes qui ne permettent pas de masquer la volonté criminelle déployée par les prévenus.
La magistrate a tout particulièrement dénoncé les «mobiles abjects» du principal accusé, un homme de vingt-neuf ans qui se déplace en chaise roulante. Cet Irakien a profité de l'hospitalité de la Suisse qui l'a accueilli pour abuser de l'aide sociale et se livrer à des activités criminelles.
La procureure a requis sept ans et demi de prison contre cet homme et la même peine contre un deuxième accusé, reprochant à ce dernier son mépris à l'égard de la Suisse. Elle l'a également accusé d'avoir profité de l'aide sociale et d'avoir constamment varié dans ses déclarations.
La magistrate a requis cinq ans et demi de prison contre un troisième accusé et deux ans et demi, dont six mois ferme, contre un quatrième acccusé.
Ultime interrogatoire
Avant le réquisitoire, le Tribunal pénal fédéral avait procédé à un ultime interrogatoire des prévenus.
Assisté par un traducteur, le principal accusé a à nouveau éludé les questions concernant ses échanges avec Abu Hajer, chef présumé d'un groupe lié à l'Etat islamique.
L'accusé a affirmé que son intention était d'alerter l'opinion publique pour rendre compte des conditions de détention qui règnent dans les prisons irakiennes. Il a déclaré que son frère aurait disparu dans ces geôles secrètes.
Identité incertaine
Le prévenu n'est par ailleurs pas parvenu à dissiper les doutes quant à sa réelle identité. Il n'est pas exclu qu'il ait emprunté l'identité de son frère disparu et qu'il comparaisse devant le TPF sous le nom de celui-ci.
Interrogé sur les raisons qui l'avaient incité à utiliser un langage codé lorsqu'il communiquait sur Facebook ou sur Skype, l'accusé a déclaré qu'il n'avait pas été libre d'échanger ouvertement, car il s'était senti sous la surveillance permanente «des Américains».
Suisses traités de «chiens»
En ce qui concerne des extraits de l'acte d'accusation où l'on apprend qu'un des prévenus traite les Suisses de «chiens», l'accusé a affirmé qu'il s'agissait d'un malentendu.
Il a expliqué qu'il avait vu à la télévision des soldats qui avaient tué des talibans et qu'il avait cru qu'il s'agissait de soldats suisses puisque le reportage avait été diffusé par la télévision alémanique.
L'Irakien a encore précisé qu'il n'était ni pour ni contre les talibans. Le procès se poursuivra mercredi avec les plaidoiries de la défense. Le verdict tombera le 18 mars prochain. (nxp/ats)