Malaise au JT: «Ils ont fait ce qu'ils ont pu»

Les spectateurs du «Tagesschau», le téléjournal alémanique, ont eu droit à une émission qui n'aura duré que dix minutes, dimanche soir. Sa présentatrice, Cornelia Boesch, s'est sentie mal après quelques minutes d'édition (lire ci-contre).

Et si la même mésaventure était arrivée en Suisse romande? «Dans notre rédaction, il y a toujours quelqu'un qui est ou a été présentateur à l'heure du journal», explique Darius Rochebin, qui mène le «19:30» sur la RTS. Et même si ce remplaçant au pied levé n'a pas écrit lui-même les textes de lancement, «il saurait s'en sortir, assure-t-il, car, sur les prompteurs, nous lisons des textes complets».

De l'autre côté de la Sarine, on se demande en effet pourquoi Sasha Ruefer, qui a assuré la page sportive, n'a pas continué. Ce dernier, sur Facebook, a expliqué sa décision: «J'aurais été une m... si j'avais continué. Une grosse m... même. Lorsque, au patinage artistique, un des athlètes tombe, l'autre ne va pas continuer tout seul. Il ou elle s'arrête et s'occupe de son partenaire.»

Sans se prononcer sur le bien-fondé de la décision de rendre l'antenne, Darius Rochebin relève la bonne communication de la chaîne sur les réseaux sociaux dans les minutes qui ont suivi. Et il avoue ne pas comprendre les réactions parfois violentes de certains téléspectateurs, se demandant, par exemple, pourquoi ils paient une redevance si le service ne peut pas être assuré quand un pépin du genre survient. «Ils ont fait ce qu'ils ont pu», commente le présentateur, qui a dû se faire remplacer une seule fois depuis 1996, vaincu par une extinction de voix. «Un journal, c'est un peu comme au théâtre, conclut-il. Même malade, on est porté par l'adrénaline.»