Motion pour retirer l'AG 1ère classe aux politiciens

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TransportsMotion pour retirer l'AG 1ère classe aux politiciens

Le conseiller national Lukas Reimann (UDC/SG) souhaite que les fonctionnaires, les cadres des CFF et les politiciens n'obtiennent «plus que» des AG de 2e classe.

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Voyager en 2e classe plutôt qu'en 1ère, bientôt une réalité pour certains politiciens?

Voyager en 2e classe plutôt qu'en 1ère, bientôt une réalité pour certains politiciens?

Keystone/Gaetan Bally

6300 francs: c'est ce que coûtera un abonnement général en 1ère classe dès le nouveau changement d'horaire des CFF, qui entrera en vigueur le 11 décembre. Alors que nombre de pendulaires n'apprécient guère cette nouvelle hausse, les parlementaires, les cadres de l'ex-régie fédérale et certains employés de la Confédération n'ont pas à se soucier de cette augmentation de prix, car ils obtiennent cet abonnement en plus de leur salaire.

Lukas Reimann (UDC/SG) veut changer cela. Dans une motion, le conseiller national demande qu'à l'avenir ces personnes ne reçoivent plus qu'un AG 2e classe. «Si quelqu'un souhaite voyager dans la classe de luxe, il n'a qu'à payer lui-même la différence de prix», le cite ce vendredi «20 Minuten».

Économiser des millions de francs

Selon le Saint-Gallois, fonctionnaires et parlementaires devraient montrer à la population qu'ils sont enclins à apporter une contribution afin que le budget de la Confédération soit respecté. D'après ses calculs, on pourrait économiser chaque année près de 600'000 francs si tous les parlementaires passaient de la 1ère à la 2e classe. «Et si l'on prend en compte toutes les personnes qui bénéficient de cet AG, on pourrait économiser des millions de francs», explique-t-il à nos collègues alémaniques.

De manière générale, toute personne siégeant au National et au Conseil des Etats a droit à un AG en 1ère classe. Sur les 246 parlementaires, 34 ont refusé d'en obtenir un. Auprès de l'Administration fédérale, 313 individus sont actuellement au bénéfice d'un tel abonnement. Il faut voyager plus de 90 jours par an pour le travail pour pouvoir en avoir un. Chez les CFF, c'est le salaire empoché qui détermine si quelqu'un obtient un AG 1ère classe ou non. L'an dernier, 17'000 collaborateurs s'étaient fait remettre un abonnement de première classe et 12'000 employés un abonnement de deuxième classe.

«Contre-productif»

Contacté, le porte-parole des CFF Daniele Pallecchi explique qu'il est faux de croire que l'AG est offert gratuitement aux collaborateurs. «Les abonnements font partie du salaire et ils s'ajoutent au revenu imposable de nos collaborateurs.»

Edith Graf-Litscher, conseillère nationale socialiste et ancienne employée des CFF, qualifie la proposition de Lukas Reimann de «pseudo mesure d'économie»: «Je ne suis pas réellement convaincue.» Selon elle, le changement de 1ère en 2e classe de toutes ces personnes ne ferait que causer un problème supplémentaire: «Les places sont d'ores et déjà limitées en 2e. Ce serait donc contre-productif de la charger encore davantage qu'elle ne l'est déjà.» Un avis partagé par Kurt Schreiber, président de l'association Pro Bahn: «Certains parlementaires ou fonctionnaires finiraient peut-être par prendre la voiture au lieu de voyager en train. Et ce n'est pas le but.»

Pour Lukas Reimann, ces arguments ne sont pas valables: «Si c'est tellement tentant de prendre la voiture, alors les CFF devraient repenser leurs prix. Et en ce qui concerne la 'pseudo mesure d'économie', il faut bien commencer quelque part.»

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