Politique budgétaireEnviron 1000 Neuchâtelois protestent dans la rue
La manifestation contre la politique d'austérité de l'Etat s'est élancée ce matin depuis la place de la gare à Neuchâtel.
Des centaines de personnes sont descendues samedi dans les rues de Neuchâtel pour s'opposer à la politique d'austérité du Conseil d'Etat. A l'appel d'un comité de crise, elles ont réclamé un changement de politique du gouvernement à majorité socialiste.
Sous une pluie battante, 1300 personnes selon les organisateurs, moins de 1000 selon les journalistes, ont défilé pour exprimer leur indignation face aux mesures d'économies. Une banderole avec l'inscription «pour un canton qui croit en son avenir» ouvrait le cortège.
«A bas l'austérité» ou «l'austérité, ça suffit», a scandé la foule des mécontents qui estime que ce sont toujours les mêmes qui doivent se serrer la ceinture. Des syndicalistes et des représentants d'institutions culturelles et sociales touchées par les coupes budgétaires ont pris la parole lors du cortège.
«Le budget d'austérité frappe systématiquement les plus démunis et les plus faibles», a lancé une institutrice. «On demande au Conseil d'Etat et au Grand Conseil d'entendre cette manifestation», a-t-elle ajouté.
Pétition et motions
«Il faut maintenant des actes», a déclaré Claude Grimm, secrétaire syndicale du Syndicat des services publics (SSP). Elle a annoncé le lancement d'une pétition en faveur de l'instauration d'une contribution de solidarité perçue sur les revenus et les fortunes les plus élevés du canton de Neuchâtel.
Deux motions populaires seront également lancées. La première demande au Grand Conseil la suspension du mécanisme du frein à l'endettement, à l'origine des mesures d'austérité. La seconde demande l'engagement de davantage de contrôleurs fiscaux pour lutter contre la fraude fiscale.
Cette manifestation, organisée à l'appel d'un comité de crise, qui regroupe des organisations syndicales, des partis politiques de gauche et des milieux associatifs, était placée sous le slogan «Pour un canton qui croit en son avenir. Pour en finir avec l'austérité». Aucun incident n'a été signalé.
Assainir les finances
Le plan financier du programme de législature 2018-2021 prévoit une quarantaine de mesures d'économies à partir de 2019 pour assainir les finances. Le Grand Conseil devrait l'examiner ce printemps. L'objectif est de sortir des chiffres rouges en 2020.
Pour le comité de crise, ce sont les personnes les plus démunies qui sont les plus grandes victimes de ces mesures d'austérité. Il estime dans un tract que l'Etat fait payer aux personnes les plus défavorisées les difficultés financières.
Mesures contestées
Ces mesures englobent aussi bien des baisses de subventions aux personnes et aux institutions, que des réductions de prestations de l'Etat. Le gouvernement compte fermer le site de Neuchâtel de la Haute Ecole de musique et augmenter les effectifs des classes.
Les bénéficiaires de prestations complémentaires en EMS verront leur argent de poche diminuer, le montant passant de 260 à 200 francs par mois. Le travail des archéologues, des assistants sociaux et des orthophonistes est aussi touché par ce plan d'assainissement. (nxp/ats)