WinterthourNeuf fidèles de la mosquée An'Nur poursuivis
Après une année d'enquête, le ministère public de Winterthour a déposé plainte contre neuf prévenus pour menaces de mort. Ceux-ci avaient agressé deux autres fidèles.
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Suite à une succession de scandales, la mosquée An'Nur à Winterthour a fermé ses portes.
KeystoneLe ministère public de Winterthur/Unterland dans le canton de Zurich va poursuivre neuf fidèles de la mosquée An'Nur. Ces neuf adultes accompagnés d'un mineur s'en étaient pris à la fin novembre 2016 à deux autres musulmans et les avaient menacés de mort, rapporte le Tages-Anzeiger.
Les neuf suspects sont l'ex-imam principal de la mosquée, le président de l'association éponyme ainsi qu'un groupe de jeunes. Emprisonnés à la fin février 2017, ils ont été libérés entretemps. Ils sont notamment accusés de séquestration, de menaces, de coercition, d'agression, d'insultes ainsi que de soustractions de biens. L'enquête a démarré en janvier 2017.
Forcé à avaler un billet
Les suspects, qui ne reconnaissent pas les faits, encourent des peines de prison allant de 30 à 36 mois. Comme le précise l'acte d'accusation, les prévenus ont demandé à leurs deux victimes comment elles voulaient mourir, s'il fallait leur défoncer la tête ou les décapiter.
Une des deux victimes a été contrainte d'engloutir un billet de dix francs. «Espèce de chien», a-t-il entendu, «tu as vendu ta religion contre de l'argent, avale-le maintenant.» Les agresseurs leur reprochaient d'avoir jeté le discrédit sur la mosquée et d'avoir enregistré des sermons haineux qui ont ensuite été remis à des médias.
Demande d'expulsion
Agés de 18 à 21 ans au moment des faits, les suspects affichent des profils variés, comme chômeur, apprenti, étudiant ou bénéficiaire d'une rente invalidité. Quatre d'entre eux n'ont pas de passeport suisse et une expulsion du territoire pendant 5 à 15 ans pourrait être prononcée à leur encontre compte tenu des délits évoqués. L'ex-imam principal de la mosquée ressort de cette catégorie.
La procureur Susanne Steinhauser a confirmé qu'elle a demandé l'éloignement du territoire pour les quatre prévenus concernés. Le tribunal doit encore se prononcer mais la décision reviendra au secrétariat cantonal des migrations. L'expulsion est en général appliquée après l'exécution des peines.
Quant au dixième accusé, il était encore mineur au moment des faits. Il sera donc jugé par un tribunal des mineurs.