BernePas de baisse de TVA pour les tampons et les couches
Le Conseil national a refusé de soumettre des produits d'hygiène à un taux réduit. Des articles bien moins indispensables y ont pourtant droit.

Contrairement à la nourriture, certaines prestations, mais aussi notamment les fleurs en bouquet ou encore la litière pour animaux, les tampons ne sont pas considérés comme produit de première nécessité.
Keystone«Pourquoi la litière pour animaux ou les bouquets de fleurs sont taxés à 2,5%, alors que les serviettes hygiéniques ou les couches pour bébé le sont à 8?» C'est la question posée par Jacques-André Maire (PS/NE), mercredi au Conseil national. Alors que le Canada a renoncé à toute «taxe tampon», et que France, Belgique ou encore Grande -Bretagne sont en train de la réduire, la TVA sur les produits d'hygiène restera le même en Suisse. La motion a en effet été refusée. «Je suis déçu, ça aurait été un bon signal pour l'égalité et pour les familles, regrette l'élu. Hier au parlement, ce n'était pas une journée bonne pour les femmes...»
«Il serait trop complexe de lister quel produit doit être exonéré, explique Géraldine Marchand (PDC/VS). Le produit de douche est-il de première nécessité? Et le dentifrice? Je ne dis pas que le système est cohérent, mais nous ne voulons pas empirer les choses.» La parlementaire estime que d'autres discriminations sont plus urgentes à traiter, et que des mesures existent, par exemple le soutien aux familles confrontées à la taxe au sac dans certaines communes.
Les femmes ne peuvent toutefois pas se passer de produits d'hygiène comme les tampons, rappelle Coline de Senarclens, militante féministe. «Il est scandaleux qu'ils ne soient pas exonérés, tout comme la pilule devrait être remboursée, réagit-elle. Si les femmes étaient représentées en politique comme le sont les hommes, ça fait longtemps que ça serait le cas.»
Non à la transparence salariale forcée
Après des heures d'un débat émotionnel, le Conseil des Etats a renvoyé en commission le projet de révision de la Loi sur l'égalité. Celui-ci proposait entre autres d'obliger les patrons à faire contrôler par des tiers, tous les quatre ans, les paies dans leur entreprise, avant d'informer leurs employés du résultat. Si la gauche a défendu un compromis jugé «tiède», la droite s'est opposé à un «diktat étatique générant de la bureaucratie». Seul un PLR, Raphaël Compte, a soutenu l'idée.