Bâle-CampagnePeine alourdie pour un thérapeute pédophile
Un physiothérapeute a été condamné lundi en appel à 21 mois de prison pour actes d'ordre sexuel sur des enfants. Malgré cela, il pourra continuer à travailler, mais uniquement avec des adultes pendant les trois années à venir.
Un Suisse de 39 ans, ayant abusé de plusieurs enfants dans son cabinet de physiothérapie de Liestal (BL) entre 2007 et 2009, a vu sa peine alourdie à 21 mois de prison avec sursis en deuxième instance, lundi au Tribunal cantonal de Bâle-Campagne. Il avait déjà écopé de 18 mois avec sursis en première instance au mois d'octobre 2014, écrit ce mardi la «Basler Zeitung».
Le trentenaire a été condamné pour avoir touché l'entrejambe de petites filles alors qu'il leur faisait un massage. Dans certains cas, il a placé sa main sur le sexe des fillettes pendant plusieurs secondes. Il est même allé jusqu'à introduire son doigt dans le vagin d'une de ses victimes. Au cours de l'enquête, les policiers avaient retrouvé chez lui des centaines de photos à caractère pédophile et zoophile, ainsi que des films pornos mettant en scène des enfants.
Dans son jugement rendu lundi, le Tribunal cantonal de Bâle-Campagne a décidé que le trentenaire pourra continuer à exercer, mais uniquement avec des adultes pendant la période probatoire qui a été fixée à 3 ans. Le tribunal pénal avait rendu un jugement semblable en première instance.
Autorités bâloises pas informées par le Ministère public
Le cas de ce soignant pédophile avait fait couler passablement d'encre l'année dernière. Le quotidien bâlois avait en effet révélé le 16 octobre 2014 qu'une fois sorti de préventive, le thérapeute avait pu rouvrir un cabinet et exercer en toute légalité parce qu'il n'avait pas encore été condamné. La «Basler Zeitung» rappelle ce mardi que les autorités bâloises – qui avaient accordé toutes les autorisations nécessaires pour travailler de manière indépendante – n'avaient pas été informées de l'enquête en cours par le Ministère public chargé de l'affaire.
Des exceptions à la règle
D'habitude, les autorisations d'exercer ne sont pas accordées aux personnes qui ont une inscription dans le casier judiciaire en lien avec leur métier. Or, dans le cas présent, l'accusé n'avait pas encore été condamné. Il existe néanmoins des exceptions à cette règle. Ainsi, les autorisations en question peuvent être retirées ou tout simplement ne pas être attribuées si les faits mettent en cause la position de confiance de la personne concernée. Le Ministère public est d'ailleurs tenu d'informer les différentes autorités qu'une procédure pénale est en cours à condition que cette information soit nécessaire pour l'exécution d'une tâche légale.
Physioswiss veut agir
Pour l'association suisse de physiothérapie, Physioswiss, la situation légale actuelle n'est pas satisfaisante, du moment que l'octroi des autorisations est réglé par les cantons. Tant qu'une condamnation n'a pas été inscrite dans le casier judiciaire, il est très difficile de savoir dans quelle mesure des informations concernant une personne sont communiquées aux autres cantons, avait regretté l'an dernier Bernhard Kuster, secrétaire général de Physioswiss. «Nous demandons la création d'un registre central.» L'association, avait rappelé Bernhard Kuster, peut uniquement exclure ses membres en cas de problème. Mais une exclusion ne peut pas mener à une interdiction d'exercer la profession. Celle-ci peut uniquement être prononcée par un tribunal pénal.