Prudence sur les stands tenus par des islamistes

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Suisse romandePrudence sur les stands tenus par des islamistes

Des sympathisants d'al-Qaïda qui s'affichent sur des places en Suisse romande mettent la police dans l'embarras.

Des islamistes suspectés de liens avec le terrorisme ont investi la place du Molard le 31 mai. Ils possédaient une autorisation.

Des islamistes suspectés de liens avec le terrorisme ont investi la place du Molard le 31 mai. Ils possédaient une autorisation.

Ils ont obtenu les autorisations nécessaires, alors que selon certains médias, il s'agirait de sympathisants de mouvements djihadistes. A ce stade, la prudence est de mise et ces allégations n'ont pas pu être confirmées.

«On est en train d'examiner la situation. Il est possible que des organismes peu souhaitables se cachent derrière, mais il faut d'abord déterminer les faits», indique mercredi à l'ats Jean-Charles Bossens, chef de service de la police locale fribourgeoise.

Depuis début juin, la presse relaye à tour de rôle la présence de stands tenus par des islamistes à Fribourg, Lausanne et Genève. D'après des témoins ou membres de la communauté musulmane cités par les médias, certains arboraient le drapeau noir des djihadistes.

«Nous n'avons aucun élément qui établit que ces stands font autre chose que de distribuer des corans. Rien n'est formulé en ce sens dans les demandes d'autorisation à la police du commerce», assure Philippe Jaton, porte-parole de la police vaudoise.

Police démunie?

«Prohiber la distribution de corans violerait la liberté d'expression», poursuit-il. Pour en arriver là, des indices concrets, prouvant par exemple que la sécurité en Suisse est menacée, sont nécessaires. «Actuellement, aucune enquête pénale sur ce type d'activité est en cours» dans le canton de Vaud, précise-t-il.

Or, comment vérifier le contenu de ces tracs si les agents ne parlent pas l'arabe? «Quelle que soit la langue parlée, les règles sont identiques pour tout le monde», explique Jean-Charles Bossens. Un travail en amont est effectué en parallèle d'un contrôle sur place.

La ville établit des examens préalables avant d'octroyer des autorisations, précise-t-il. Si les autorités ont des soupçons, elles peuvent par exemple exiger des informations complémentaires. Mais elles ne sont pas à l'abri d'être trompées, concède M. Bossens.

Mesures nécessaires

Des mesures supplémentaires sont nécessaires, admet de son côté Gallus Risse, responsable de la communication de la police fribourgeoise. A ses yeux, la prudence est cependant de mise, car c'est une question très sensible.

Tellement sensible d'ailleurs, que les polices du canton de Genève et Fribourg invitent dorénavant les médias à s'adresser à la Confédération. «A partir de maintenant, c'est le Service de renseignement de la Confédération (SRC) qui centralise les questions», annonce Gallus Risse.

Pour le SRC, le drapeau noir, considéré comme symbole du djihad, n'est en principe pas acceptable. «Le SRC travaille en collaboration avec les cantons et les rend attentifs au fait que, sur la base de l'ordonnance sur al-Qaïda, la propagande ainsi dispensée représente un délit d'office qui est poursuivi par les autorités judiciaires cantonales», précise Felix Endrich, chef de la communication du SRC. (ats)

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