BerneTransgenre: de plus en plus de consultations
En Suisse, un nombre croissant de parents consultent des spécialistes parce que l'identité sexuelle de leur enfant est en conflit avec leur sexe biologique.

Le choix du jouet n'est pas un indicateur de la transsexualité.
«Les écoles et les parents nous contactent en moyenne une à deux fois par mois parce qu'ils pensent qu'un enfant est trans», confirme Henry Hohmann, coprésident de l'organisation Transgender Network Switzerland (TGNS). Cette dernière rassemble des personnes qui ne peuvent pas se définir clairement comme homme ou femme. Il s'agit souvent de gens dont l'identité sexuelle entre en conflit avec leur sexe biologique.
Selon Henry Hohmann, cette tendance est à la hausse. Afin de sensibiliser et d'informer les enfants sur l'existence de la population trans, le TGNS vient de lancer un projet en collaboration avec les écoles dans la région zurichoise. A Bâle, Udo Rauchfleisch, psychothérapeute et expert en transsexualité, effectue toujours plus de consultations: «Ces dernières années, j'ai accueilli de plus en plus de jeunes et d'adolescents.» En 2012, il avait une dizaine de patients âgés entre 6 et 13 ans. «C'est tout-à-fait normal qu'un garçon joue parfois avec des poupées, ça veut rien dire de particulier. Mais chez les enfants trans, on constate un rejet catégorique de leur sexe», explique Udo Rauchfleisch. Ce dernier affirme aussi qu'un grand nombre de parents ne prêtent pas assez attention aux tendances de leurs enfants.
Ignorer les désirs de ses petits peut être dangereux, met en garde le psychothérapeute: «Cela peut mener à des dépressions et même au suicide.»