ExtrêmismeUn antisémite s'offre «le label Freysinger»
Un auteur nationaliste français rendu célèbre par des affiches à Genève, cette semaine, salue l'élu UDC sur son blog. Ce dernier est embarrassé.

L'affiche a suscité un vif émoi à Genève. (photo: DR)
«Racket, pornographie, meurtres sous contrat, traite des blanches (...). La mafia juive.» Cette semaine, ce texte a suscité un vif émoi en polluant le centre-ville sur des affiches. Reproductions de la couverture d'un livre écrit en 2008, ces images ont aussi beaucoup amusé l'auteur de l'«ouvrage», Hervé Ryssen.
Inconnu au bataillon
Farouchement antisémite, ce militant français s'est réjoui, sur son blog, des réactions indignées des Genevois. Annonçant des suites à sa «tournée» (des affiches avaient déjà été placardées à Paris), le nationaliste s'est aussi plu à remercier Oskar Freysinger pour sa «collaboration» et sa «gentillesse». A quel propos? Contacté, le militant n'en dit rien. Reste que cette déclaration d'amour ne fait guère plaisir au chantre de la lutte contre les minarets: «Je n'ai jamais rencontré ce monsieur, même son nom m'était inconnu.» Il menace de poursuivre l'auteur au tribunal s'il persiste à abuser de son nom. «Les antisémites sont une race que je ne supporte pas». De retour des «assises de l'islamisation», à Paris, le Conseiller national paye-t-il ses liaisons dangereuses avec la droite très dure française? Il ne pense pas car l'événement réunissait aussi des juifs et gens de gauche.
Règlement de compte
Spécialiste de l'extrême-droite, Jean-Yves Camus estime que Hervé Ryssen se venge de d'anciens camarades de lutte, devenus plus modérés que lui depuis quelques années, et désormais amis avec Freysinger. Selon lui, le Saviésan est pris au centre d'un règlement de compte. «Reste à savoir qui, à Genève, a accueilli Ryssen, lors de son passage, ou a posé ses affiches.» Ce groupe, ou ce sympathisant, est une énigme pour lui.