Un thérapeute pédophile exerce en toute impunité

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Bâle-CampagneUn thérapeute pédophile exerce en toute impunité

Un physiothérapeute comparaît fin octobre devant le Tribunal pénal rhénan pour avoir abusé de quatre enfants. Malgré cela, l'homme continue à exercer, avec l'aval des autorités.

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Au moins quatre filles et garçons ont été victimes d'un physiothérapeute pédophile. La grande majorité des sévices ont ont eu lieu entre novembre 2008 et janvier 2009. Un des cas remonte à l'automne 2007. Le prévenu est accusé d'avoir abusé des enfants dans son cabinet de Liestal (BL).

Selon l'acte d'accusation, l'homme aurait touché l'entrejambe des petits alors qu'il leur faisait un massage. Dans certains cas, il aurait placé sa main sur le sexe des fillettes pendant plusieurs secondes. Il serait même allé jusqu'à introduire son doigt dans le vagin d'une de ses victimes. Le physiothérapeute a également pris des photos de ses patients nus pendant qu'il leur caressait les fesses, écrit jeudi la «Basler Zeitung».

L'accusé a été arrêté en janvier 2009 et a passé près de 3 mois en détention préventive. Au cours de l'enquête, les policiers ont retrouvé chez lui des centaines de photos à caractère pédophile et zoophile, ainsi que des films pornos mettant en scène des enfants. Le prévenu - qui nie les faits - devra comparaître fin octobre de cette année devant le Tribunal pénal de Bâle.

Exceptions possibles

Une fois sorti de détention préventive, l'accusé a été forcé de quitter le cabinet qu'il dirigeait avec son père. Les lieux sont désormais occupés par deux autres thérapeutes. Mais, depuis près d'un an, le prévenu travaille à nouveau en tant que physiothérapeute dans un cabinet qu'il a ouvert, en parfaite légalité, à Liestal. Les autorités bâloises lui ont en effet accordé toutes les autorisations nécessaires pour travailler de manière indépendante.

D'habitude, ces autorisations ne sont pas accordées aux personnes qui ont une inscription dans le casier judiciaire en lien avec leur métier. Or, dans le cas présent, l'accusé n'a pas encore été condamné. La présomption d'innocence doit donc être observée. La «Basler Zeitung» rappelle néanmoins qu'il existe des exceptions à cette règle. Ainsi, les autorisations en question peuvent être retirées ou tout simplement ne pas être attribuées si les faits mettent en cause la position de confiance de la personne concernée. Le Ministère public est d'ailleurs tenu d'informer les différentes autorités qu'une procédure pénale est en cours à condition que cette information soit nécessaire pour l'exécution d'une tâche légale.

Physioswiss veut la centralisation des informations

Pour l'association suisse de physiothérapie, Physioswiss, la situation légale actuelle n'est pas satisfaisante, du moment que l'octroi des autorisations est réglée par les cantons. Tant qu'une condamnation n'a pas été inscrite dans le casier judiciaire, il est très difficile de savoir dans quelle mesure des informations concernant une personne sont communiquées aux autres cantons, regrette Bernhard Kuster, secrétaire général de Physioswiss. «Nous demandons la création d'un registre central.» L'association, rappelle Bernhard Kuster, peut uniquement exclure ses membres en cas de problème. Mais une exclusion ne peut pas mener à une interdiction d'exercer la profession. Celle-ci peut uniquement être prononcée par un tribunal pénal.

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