«Allah Akbar» sur le ring: l'organisateur se défend

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Fight Night à Montreux (VD)«Allah Akbar» sur le ring: l'organisateur se défend

Lors d'une soirée d'arts martiaux, l'attitude d'un combattant a choqué la salle. Le responsable de la soirée donne sa version.

Mirko Martino
par
Mirko Martino

Samedi, un incident a marqué la Fight Night, un événement d'arts martiaux mixtes (MMA) à Montreux. A la fin du quatrième des neuf combats prévus, le lutteur français d'origine tchétchène Magomed Guekhaiev a scandé plusieurs fois «Allah Akbar», provoquant de nombreux sifflets parmi les 1200 spectateurs. Il a ensuite pris le micro des mains du présentateur. «Après avoir remercié son entraîneur, il a dédié sa victoire à ses frères de Toulouse et dans le monde, à Salah et à Mohamed, raconte Julien, un spectateur. Je suis persuadé que c'était une référence aux terroristes Salah Abdeslam et Mohamed Merah.»

D'autres témoignages parlent de propagande islamiste et d'appels au jihad. Des accusations que balaie l'organisateur, Jean-François Collet. «Dans le contexte actuel, ce n'était pas la meilleure des idées, reconnaît l'ex-président du FC Lausanne-Sport. Mais cela signifie «Dieu est le plus grand». Un combattant brésilien avait «Jésus» inscrit sur son short et on n'en a pas fait tout un plat. Quant aux autres propos, si un énergumène tatoué de croix gammées confond «Salam aleykoum» (ndlr: «Que la paix soit sur vous») avec les prénoms des deux terroristes en question, on ne peut rien y faire.»

La vidéo de l'événement montre en effet que le Franco-Tchétchène ne fait que remercier son équipe et son entourage.

Sécurité lacunaire

Des spectateurs ont fait part de leur surprise de ne pas avoir été fouillés. «Ce n'est pas ma première manifestation de ce genre, explique l'un d'eux. J'ai toujours été minutieusement contrôlé. Là, pas du tout.» D'autres affirment avoir vu des débuts de bagarres. «Les fouilles n'étaient peut-être pas systématique, admet Jean-François Collet. Mais il n'y a pas eu de problème de sécurité. Nous n'avons pas eu à intervenir, ni à appeler la police.»

Deux combats annulés

«Comme tout le monde, je venais pour Ronny Markes, la tête d'affiche, explique un spectateur. Son combat a été annulé. Avec des billets allant de de 59 à 250 fr., c'est honteux.» Deux lutteurs ont refusé de combattre, arguant que leurs adversaires n'avaient pas de certificats sanguins (ndlr: en raison du risque d'infections par le sang, comme le HIV). «Nous les avions fourni numériquement, se défend l'organisateur. Ils ont attendu le dernier moment pour demander les originaux sur papier.» Aucun remboursement n'est envisagé.

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