VaudRacisme et violence lors d'un match entre amateurs
Une rencontre a été stoppée après le coup de sang d'un joueur. Il affirme avoir été traité de «sale négro» et de «macaque».
Il y a insulte et insulte. Entre un nom d'oiseau lancé dans le feu de l'action et un flot continu d'injures à caractère raciste, il y a un monde. Un joueur de football en a fait les frais, dimanche, lors du match de 2e ligue vaudoise qui opposait le FC Orbe au FC Bex. «C'était incroyable, explique Mary Claude Chevalier, présidente du club hôte. Notre gardien brésilien a essuyé non-stop des propos orduriers de la part des joueurs de Bex sur sa couleur de peau ou sur sa maman.» Les mots auraient été très durs: «sale négro de merde» ou encore «macaque».
A la 77e minute, alors que son équipe était menée 0-3, le sportif a craqué. «Il a littéralement pété un câble, raconte Vincenzo Antonelli, boss du FC Bex. Il a agressé physiquement et craché sur deux de mes joueurs.» L'arbitre a ensuite interrompu la partie avant qu'elle ne tourne en bataille rangée. Son rapport sera analysé ce soir par l'Association cantonale vaudoise de football pour décider des éventuelles sanctions à prononcer.
«Dans la vie, des dérapages peuvent arriver», a tempéré hier son président Gérard Vontobel. Mais pour Mary Claude Chevalier, la coupe est pleine: «Je suis écœurée de voir tant d'agressivité et de racisme dans le football actuel.» Un constat partagé par son homologue bellerin. «Avec 90% de joueurs d'ex-Yougoslavie, nous sommes aussi victimes de xénophobie chaque semaine, précise Vincenzo Antonelli. Je ne peux pas croire que mes gars aient dit de telles choses. Cette histoire me chagrine.»
Couacs rarement portés en justice
Dans le canton, trois à quatre matchs de foot par an sont interrompus pour des bagarres. Le règlement prévoit que l'association vaudoise puisse suspendre un joueur pour maximum une année. Pour les cas plus graves s'ajoute une dénonciation à l'Association suisse de football. La justice pénale condamne rarement les injures racistes sur un terrain. Selon la loi, pour être punissable, le propos doit être idéologique et propagé en public.