LausanneIl vit six ans à l'hôtel aux frais des services sociaux
Le Tribunal cantonal vaudois a débouté un bénéficiaire du revenu d'insertion qui refusait de trouver un établissement moins cher.
Près de 100'000 francs de frais d'hôtel: c'est la facture salée qu'assument les services sociaux vaudois depuis 2011 pour A., bénéficiaire du revenu d'insertion. Il loge à l'hôtel de façon ininterrompue depuis cette date. En octobre 2016, de sa propre initiative, l'homme, sans emploi, a décidé de changer d'établissement et en a choisi un autre, plus cher. Les règles lui imposent pourtant de tout mettre en œuvre pour trouver un logement moins coûteux.
Les frais d'hébergement ont été pris en charge par les services sociaux. Ils se montent à plus de 2500 fr. par mois entre octobre 2016 et janvier 2017. On lui demande alors de trouver à se reloger à moindres frais, d'autant que la loi prévoit normalement une durée maximale de séjour hôtelier de six mois. Condition: le nouveau logement doit coûter au maximum 80 francs par nuit, comme le prévoient les normes en vigueur. Un délai de sept jours lui est donné. Trouvant ce délai trop bref, A. a fait recours au Tribunal cantonal. Son argument principal: il possède une importante quantité de meubles et de vêtements, dont le déménagement serait long à organiser.
Or ceux-ci sont déjà entreposés dans un garde-meuble, et non dans sa chambre d'hôtel. «Il a disposé de six ans pour trouver un logement», ont considéré les juges, qui l'ont débouté. Ils estiment que le délai de sept jours est en effet très court, mais suffisant pour transférer ses habits et effets personnels.