Le notaire a menti sur ses diplômes

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Le notaire a menti sur ses diplômes

Notable radical reconnu à Aigle (VD), Charles-Pascal Ghiringhelli s'était inventé un doctorat en droit.

C'est «un éclat de lucidité» qui a amené un avocat aiglon à poser «la question qui tue». Le notaire Charles-Pascal Ghiringhelli, ancien député, était-il bien en possession du doctorat en droit dont il se targuait? Eh bien non. «L'Université de Berne m'a confirmé qu'il n'avait pas reçu ce titre. Pire, personne n'y a souvenir de lui», détaille Me Jean Anex, qui a dénoncé l'affaire auprès du Conseil d'Etat. Après avoir été attesté, le cas a été transmis à la justice pénale. «Mon client a reconnu n'avoir pas totalement terminé sa thèse», précise Me Jean Heim, avocat de l'intéressé. Dans le cadre de l'enquête, Charles-Pascal Ghiringhelli a renoncé à sa patente avec effet au 16 juin.

Le mensonge a débuté en 1986. Pour obtenir un stage, le jeune homme a présenté une fausse attestation validant l'indispensable doctorat en droit. Depuis, plus personnne ne lui a demandé de prouver ce titre, dont il a fait un usage quotidien. «C'est une première. Je n'y croyais pas, avoue, effaré, Me Yves Hofstetter, enquêteur pour la Chambre de notaires. Dans l'attente d'un éventuel procès, la question de la validité de ses actes reste ouverte. Pour Me Anne Gaussen, présidente de l'Association des notaires, «Charles-Pascal Ghiringhelli est licencié en droit. Il a suivi le stage, réussi ses examens et obtenu sa patente, je ne vois pas comment ses actes pourraient être invalidés.»

Didier Bender/Carole Pantet

Le landernau politique est sous le choc

Très proche de l’ex-notaire, le syndic d’Aigle, Frédéric Borloz, n’a pas de mots pour exprimer sa stupéfaction: «C’est quelqu’un d’honorable, de très connu. Il s’est beaucoup engagé dans la région. Les bras m’en tombent.» Le Parti radical a exprimé, dans un communiqué, son «incompréhension face à la gravité des actes reprochés» à celui qui fut député de 1993 à 2007 et, notamment, président de la Commission des affaires judiciaires. «Si la justice devait conclure à sa culpabilité, il lui appartiendra de démissionner, faut de quoi le parti engagera une procédure d’expulsion.»

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