Des bottes vaudoises font vivre un village du Népal

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LausanneDes bottes vaudoises font vivre un village du Népal

Une entreprise produit des chaussures en laine fabriquées grâce à une technique russe ancestrale. Les salariés sont tous Népalais.

La start-up fait vivre une douzaine de personnes.

La start-up fait vivre une douzaine de personnes.

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C'est l'histoire d'un Allemand et d'une Russe qui se sont connus à l'EPFL. Elle diplômée des HEC, lui ingénieur informaticien. Mariés en 2008, Dan et Galina ont eu deux filles, aujourd'hui âgées de 3 et 5 ans. Expatriés en Indonésie, où le mari était cadre dans une multinationale, ils ont décidé de rentrer à Lausanne en 2015. Ce retour leur a permis de donner un nouveau départ à leur start-up, Baabuk, créée à Jakarta et spécialisée dans la fabrication de bottes en laine feutrée, grâce à un savoir-faire ancestral russe qui remonte au XVIe siècle.

De l'Indonésie, terre des premiers balbutiements de la start-up, les ateliers sont transférés au Népal. «Les gens de là-bas ont été très touchés, car la fabrication s'y est installée alors que les Occidentaux fuyaient ce pays frappé par un séisme, se souvient Galina. Des spécialistes portugais y ont formé pour nous un groupe de montagnards très pauvres.» Aujourd'hui, une douzaine de Népalais sont employés par la start-up du Flon. «Ils ont un salaire supérieur à ce que reçoit en moyenne un ouvrier du pays. Nous versons aussi les charges sociales. Mon épouse et moi vivons encore sur nos économies et l'aide de nos parents», indique Dan. En 2015, plus de 3500 chaussures Baabuk ont été fabriquées en Asie. Soit une hausse de près de 200% par rapport à 2013, où le bilan était de 1200 paires. Autant dire que l'avenir de l'entreprise lausannoise aux employés népalais s'annonce prometteur.

Prochain but: un salaire pour les patrons

La start-up basée au Flon a lancé une campagne sur Kickstarter, site de financement participatif axé sur les projets créatifs, qui regroupe plus de 9 millions de personnes. Cela a eu pour effet de booster l'activité de Baabuk. «Nous voulions 20'000 dollars en 30 jours. On les a eus en 48 heures», dit Galina. L'entreprise a reçu 1200 commandes et a aussi lancé des chaussures urbaines. Les prémices d'une nouvelle ère qui permettra aux dirigeants d'avoir enfin un salaire, après deux ans de travail?

Un cadeau, départ d'une belle aventure

En 2012, le mari de Galina est impressionné par des chaussures traditionnelles russes que lui a offertes son beau-père. «Même s'il y avait de la neige dedans, mes pieds restaient chauds», se souvient-il. Décidée à fabriquer quelque chose de similaire, Galina prend des cours par Skype depuis l'Indonésie avec une artisane basée dans l'Oural. Dix paires voient le jour. L'aventure Baabuk a commencé. «Nous avons un grand potentiel», constate la cheffe d'entreprise de 37 ans.

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