LausanneUne princesse pour inaugurer le pavillon thaï
Son altesse royale la princesse Maha Chakri Sirindhorn a inauguré mardi le pavillon thaï de Lausanne.
Cet édifice en bois, recouvert de plus de 100 000 feuilles d'or, est un cadeau du roi de Thaïlande qui a vécu à Lausanne de 1933 à 1951.
Le pavillon, construit en septembre 2007, ne pouvait être inauguré qu'en présence d'un membre de la famille royale. Mardi matin, devant plus de 300 invités, la fille du roi a coupé le ruban devant l'édifice décoratif érigé au parc du Denantou, près du lac.
Agenouillés
De nombreux Thaïlandais de Suisse sont venus voir et honorer leur princesse. Lorsque Maha Chakri Sirindhorn s'est approchée d'eux, ils se sont agenouillés au sol. La princesse, souriante, portait un tailleur gris strict qui constrastait avec les tenues colorées d'un groupe de danseuses thaïlandaises.
Lausanne a été pendant 18 ans le lieu où le roi Bhumibol Adulyadej, sa mère et son frère ont vécu, a rappelé le syndic Daniel Brélaz. «Des habitants de la région se souviennent d'avoir rencontré le monarque au marché ou dans les écoles où il a étudié».
Jean-Rodolphe Daeppen est de ceux-là. Après la cérémonie, il a discuté quelques instants en français avec la princesse. «Je lui ai parlé de son père que je connaissais. Nous étudiions à l'Ecole nouvelle. Mais il n'était pas dans la même classe que moi. Il était plus jeune. Je le voyais dans la cour», a-t-il expliqué à l'ATS.
Feuilles d'or
Depuis son ouverture en 2007, des dizaines, voire des centaines de personnes viennent chaque jour admirer le pavillon. Sous le soleil, l'édifice de seize mètres de haut étincelle: il est en grande partie recouvert de feuilles d'or plus fines que du papier.
En 2007, 14 ouvriers thaïlandais - tailleurs de pierre, doreurs, ébénistes ou peintres - ont monté le pavillon. La Thaïlande a expédié par bateau 30 tonnes de matériel, fabriqué à Bangkok.
Pas de dépradations
Ce travail ciselé force l'admiration. Un an et demi après l'ouverture, aucun dégât n'a été signalé. «Peut-être parce qu'il a un côté précieux et qu'il est respecté», avance Albert Modoux, spécialiste du dossier auprès du Service des parcs et promenades.
Le projet a pourtant failli ne jamais voir le jour, en raison notamment d'oppositions de riverains. Lassée d'attendre, la Thaïlande avait même renoncé à son royal présent. Mais la ville de Lausanne a renoué le contact et pu infléchir la décision. (ats)