LausannePink Panther condamné quatre ans après l'évasion
Un Serbe a été reconnu coupable de violence contre fonctionnaire. Il avait braqué un des gardiens.

A l'époque, la fuite spectaculaire des cinq prisonniers avait mis la police sur les dents.
Keystone«Fais pas le con!» Cette injonction, lancée en mai 2013 par un détenu, s'adressait à un surveillant de la prison lausannoise du Bois-Mermet. Le Serbe, alors âgé de 47 ans, braquait une arme sur l'agent de détention. L'enquête montrera par la suite que le pistolet était factice. Avec quatre autres prisonniers, Goran* a pris la poudre d'escampette lors d'une spectaculaire opération commando lancée de l'extérieur par des complices (lire encadré). L'évasion du Serbe s'est achevée en France, où il a été interpellé en août 2013.
L'homme serait membre de la bande de braqueurs des Pink Panthers. En 2014, il a été condamné à 4 ans et demi de prison. Avec une complice, condamnée pour sa part à 10 ans, il a été reconnu coupable d'avoir attaqué quatre bijouteries vaudoises et valaisannes, entre 2009 et 2011.
Si l'évasion n'est pas punissable, le fait d'avoir braqué une arme l'est, quand bien même elle était fausse: Goran vient d'être reconnu coupable de «violence et menace contre les fonctionnaires». Sa peine, non définie, a toutefois été absorbée par les 4 ans et demi déjà infligés par la Cour criminelle et les 5000 francs de frais seront assumés par l'Etat. «Il n'était pas l'organisateur de l'évasion. Il a profité de l'occasion», a noté son avocate.
Il n'y a toutefois aucune chance que Goran purge sa peine en Suisse: il a été extradé de France vers la Macédoine, où il avait écopé d'une peine de 20 ans de prison pour meurtre.
* prénom d'emprunt
Deux détenus toujours dans la nature
En mai 2013, trois hommes encagoulés ont escaladé de l'extérieur le mur de la prison et ont lancé un sac dans la cour où se promenaient une trentaine de détenus. Le sac contenait une arme, du produit irritant et des pinces coupantes qui ont permis à cinq détenus balkaniques de s'évader par les échelles laissées par les complices. Deux fugitifs ont été repris le lendemain, à Cheseaux-sur-Lausanne. Zoran a été arrêté trois mois plus tard. Les autres ont disparu dans la nature.