Les pratiques d'une agence de placement contestées

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Sans-emploi vaudoisLes pratiques d'une agence de placement contestées

L'Association de défense des chômeuses et chômeurs (ADC) dénonce les méthodes d'une agence de placement privée engagée par l'Etat de Vaud pour suivre 2250 sans-emploi.

L'Association de défense des chômeuses et chômeurs (ADC) exige la publication du contrat liant une société au canton et des vrais cours pour les chômeurs.

L'ADC a recueilli plusieurs témoignages de sans-emploi ayant eu affaire à une agence de placement. Au lieu des cours prévus, ils n'ont eu droit qu'à des entretiens démotivants et culpabilisants, prévus notamment pour apprendre à répondre au téléphone. Les conseillers ne tiennent compte ni de l'expérience, ni de la personnalité du chômeur, ni des raisons de son chômage, a expliqué l'un d'eux lundi à la presse.

L'association déplore le fait que le contrat passé entre l'Etat de Vaud et cette multinationale australienne ne soit pas rendu public. Le chef du Service de l'emploi Roger Piccand a refusé de donner toute information sur son contenu, a relevé l'ADC. Ses représentants se sont rendus dans leurs locaux lundi pour en connaître les tenants et les aboutissants, en vain.

Grand Conseil pas informé

Le député Nicolas Rochat, qui les a accompagnés, déplore que le canton ait mandaté une multinationale non implantée sur sol vaudois pour suivre des cas lourds de chômeurs de longue durée et de personnes au bénéfice d'un revenu d'insertion. Aucun appel d'offres n'a été effectué, a déclaré le socialiste à l'ATS.

Le législatif n'a pas été informé de la signature en décembre 2009 de ce contrat qui porte sur plus de dix millions sur trois ans, sans compter la prime versée lors de chaque réinsertion réussie. Ces prestations sont supérieures à celles que les entreprises publiques ou parapubliques chargées de réinsertion reçoivent, a relevé M.Rochat qui a interpellé le Conseil d'Etat sur cette externalisation.

Compétences optimales

Dans sa réponse, le gouvernement indique qu'il utilise toutes les compétences existantes dans le service public et privé pour optimiser des recherches d'emploi. Au bénéfice d'une grande expérience professionnelle, I'agence a engagé des collaborateurs qui connaissent le marché du travail dans la région.

Si le Service de l'emploi n'a pas engagé davantage de personnel dans les ORP, c'est pour éviter de devoir procéder à des licenciements en cas de brusques améliorations conjoncturelles. En outre, des mandats ont été confiés à plus de 80 organisateurs différents en 2010, relève le Conseil d'Etat.

(ats)

«Ils gagnent de l'argent même s'ils ne vous placent pas»

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