LausanneUnis pour faire rêver Kevin avant son dernier voyage
La maman d'un jeune malade décédé samedi avait demandé aux
internautes d'écrire à son fils. Le résultat a dépassé ses espérances.
En un mois, Kevin et Sibylle, sa maman, ont fait le tour du monde. Chaque jour, de nouvelles cartes postales issues des cinq continents sont venues s'ajouter à celles qui ornaient déjà les murs de la chambre d'hôpital du jeune homme de 24 ans. Mère et fils se sont accrochés à ce périple épistolaire pour continuer à avancer malgré la maladie qui a emporté Kevin samedi.
Sibylle avait lancé cette chaîne sur un coup de tête, le 18 mai. Cela faisait déjà deux mois que Kevin avait été admis aux soins palliatifs à la suite d'une dégradation de sa myopathie (lire encadré). «Y a des jours où on n'a pas trop le moral. Je me suis demandé ce que je pouvais faire pour lui et pour me changer les idées. Ce qu'il aimait, c'est les voyages. Et comment voyager en étant bloqué: grâce aux cartes postales!» Sans attentes précises, la maman a publié l'adresse de l'hôpital sur Facebook et invité tout un chacun à écrire à son fils. Le 24 mai, les 19 premières missives sont arrivées: «Je n'arrivais pas à y croire!» Trois jours plus tard, il y en avait 77: «Là, je me suis dit que ce n'était pas possible!» En un mois, plus de 470 personnes ont envoyé un mot à Kevin. Des messages qui ont mis du baume au cœur du jeune malade et de sa maman: «Il se sentait heureux en voyant tous ces paysages face à lui lorsqu'il s'endormait, explique Sibylle. Je ne pensais pas que les gens se mobiliseraient autant! C'est beau: il y a des mots gentils sur chaque carte...»
Maladie génétique
Kevin souffrait d'une myopathie de Duchenne, une maladie génétique et évolutive. «Tous les muscles lâchent les uns après les autres», explique Sybille qui ajoute que, dans son cas, cette pathologie était couplée à un retard mental. Son fils a peu à peu perdu sa mobilité et son coeur est devenu fragile. Il souffrait aussi de gros problèmes respiratoires. Depuis une semaine, son état avait empiré et sa maman savait que tout pouvait «s'arrêter à n'importe quel moment».
Elan à perpétuer
Après avoir veillé sur Kevin à la maison, lui prodiguant tous les soins possibles, sa maman l'a suivi à l'hôpital où elle dormait à ses côtés. Elle espère désormais que les gens continueront à écrire à son fils malgré sa disparition: «J'aurais l'impression qu'il est toujours parmi nous...»
Pour lui écrire:
Hôpital Beaumont
Service de médecine palliative
Kevin Boukhlifa
Avenue de Beaumont 29
1011 Lausanne