Incendie à Lausanne«C'est le feu le plus difficile de ma carrière»
Les archives conservées au 24 avenue de Provence continuent de brûler, malgré les efforts déployés par les pompiers. La progression des sapeurs était toujours très difficile hier, mais. Il faudra encore plusieurs jours pour maîtriser le foyer.
La situation semble désormais stabilisée. L'intervention de l'armée, qui a pris fin hier à 13 heures, a permis de contenir le feu. Entre samedi et dimanche, ce sont 18'000 litres d'eau, pompés dans le lac, qui ont été déversés chaque minute dans les sous-sols du bâtiment. Le mercure, qui avait atteint 1'000 degrés est ainsi redescendu, explique Bernard Sermier, porte-parole des pompiers lausannois. La stabilité de la structure est donc moins menacée à l'heure actuelle. Mais il est encore trop tôt pour crier victoire.
150 hommes restent mobilisés. Ils se relaient pour étayer les galeries sous-terraines et se rapprocher du cœur de l'incendie, centimètre par centimètre, et guidés par des ingénieurs chargés d'évaluer la stabilité du bâtiment. Mais leur progression est toujours aussi ardue à cause de la fumée et des débris accumulés. Les pompiers avancent par équipe de deux; ils descendent 20 minutes dans le sous-sol en flammes puis remontent se reposer 40 minutes. Ils sont auscultés par une équipe médicale après chaque intervention.
Dans ces conditions, il est encore impossible d'évaluer l'ampleur du foyer que les pompiers combattent. Impossible non plus, d'estimer de manière sûre le temps qu'il leur faudra encore avant d'éteindre l'incendie. Mais Bernard Sermier ne fait pas de mystère. Il faudra encore quelques jours pour maîtriser le foyer. «C'est un travail extrêmement pénible», explique-t-il. «C'est le feu le plus difficile de ma carrière», renchérit le sapeur Roger Pieren à sa sortie du sous-sol.
Des clients compréhensifs
Du côté de Secur'Archiv, propriétaire du local où s'est déclaré l'incendie, on se veut désormais philosophe. On se tient quand même prêt au cas où il resterait quelque chose à sauver des 50'000 cartons qui sont en train de se consumer, même si on ne se guère d'illusions. On se concentre surtout sur les neuf autres centres que gère l'entreprise, pour que les affaires continuent. En outre, les clients dont les archives étaient entreposées dans les locaux sinistrés se monteraient compréhensifs, assure-t-on à la cellule de crise mise en place par Secur'Archiv.
A noter que les autorités communales tiendront une séance d'information ce soir, destinée à la population du quartier. Renseignements sur la hotline de la Ville au 021 315 40 00.
Un point sur la situation avec Bernard Sermier, porte-parole des pompiers lausannois.
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