Crise migratoireUn auditoire de l'UNIL transformé en dortoir
Pour faire entendre ses revendications, le collectif R a réquisitionné une salle de cours. Ce qui engendre des problèmes pratiques et des réactions de mécontentement.
Cours déplacés. C'est ce qu'on peut lire sur une pancarte collée devant l'auditoire 1612 de Geopolis, le nouveau bâtiment des sciences sociales de l'université de Lausanne. Depuis lundi matin, une cinquantaine de personnes du Collectif R ont pris possession des lieux et comptent y rester jusqu'à jeudi.
Leur but: appeler les milieux académiques à prendre position contre le renvoi des étrangers. «Il s'agit d'une occupation non-violente pour sensibiliser les étudiants et les professeurs à la problématique des migrants, explique Graziella de Coulon, membre du collectif. On a eu l'impression qu'on serait mieux accueilli ici qu'au Rolex Center»
La direction mise devant le fait accompli
La direction a été avertie par mail le matin même et «mise devant le fait accompli» selon les termes de Géraldine Falbriard, attaché de presse du rectorat. «L'occupation d'un auditoire d'une soixantaine de places pose notamment des problèmes organisationnels, précise-t-elle. Il faut avertir et replacer les étudiants.»
La direction prévoit toutefois d'écouter les revendications du Collectif R et de trouver la meilleures solution possible. «Même si il existe probablement une autre façon de sensibiliser les gens à une cause», souligne encore Géraldine Falbriard.
Position délicate
Pour Danielle Chaperon, vice-rectrice en charge de l'enseignement et des affaires étudiantes, le rectorat se trouve dans une position «délicate». «Nous commençons à recevoir des mails de membres de la communauté universitaire qui nous demandent quand on déloge ces gens», a-t-elle ajouté.
Et pas question que l'institution prenne position sur le fond des revendications: «Ce n'est pas à la direction de l'Université de se prononcer sur des questions de ce type», a ajouté Danielle Chaperon.