Acheter un logement sans jamais devenir propriétaire

L'acquisition par l'élu d'extrême gauche David Payot d'un bien immobilier censé être attribué à une famille continue de faire jaser. Au lendemain de la parution de l'article de «20 minutes», le 25 janvier dernier (lire encadré), Natacha Litzistorf s'était exprimée dans «Le Courrier» et «La Liberté». Municipale Verte responsable du logement, elle y déclare que son collègue à l'Exécutif de la ville «n'était pas en concurrence avec d'autres acheteurs, la Ville peinant alors à trouver preneurs pour l'achat de ses logements» au nord de Lausanne. Au vu de la pénurie d'habitations à prix abordables sur l'arc lémanique, cette dernière affirmation sur des appartements vendus difficilement à des prix pourtant inférieurs à ceux du marché a surpris certains élus de gauche comme de droite.

«Cet appartement vendu par la Société immobilière lausannoise pour le logement ne correspond pas à une propriété classique, mais à un «droit distinct et permanent de superficie» durant 90 ans, explique Natacha Litzistorf, également présidente du Conseil d'administration de la SILL. Ainsi, l'acheteur ne sera jamais réellement propriétaire, même à la fin du versement de ses paiements mensuels. Et il ne pourra pas revendre de manière spéculative pour en tirer une plus-value.» Des restrictions qui expliquent à la fois le manque d'enthousiasme des acheteurs et un prix d'achat au m2 plus bas que celui du marché.

Ces explications fournies ont été validées par Patrick Delarive, homme d'affaires et professionnel de l'immobilier. Contacté sur le même sujet, le président de la Chambre vaudoise immobilière Olivier Feller a, lui, préféré s'abstenir de tout commentaire.