LausanneAveugle, Leila participera au triathlon
Atteinte d'une maladie dégénérative, Leila Bahsoun prendra part dimanche à une course de relais. Une première.

Leila doit encore gagner 3 secondes sur 50 mètres pour se qualifier aux Jeux paralympique 2012. (Photo: pom)
Dauphine de Miss Handicap 2010, peu de chose prédisposait Leila Bahsoun à se sentir un jour comme un poisson dans l'eau. Pourtant, depuis 18 mois, cette maman âgée de 32 ans vit une véritable histoire d'amour avec les piscines. Ayant perdu 99% de sa vision à cause d'une maladie dégénérative de la rétine, la jolie Renanaise trouve dans la natation un moyen de se «réapproprier son corps».
«Ma maladie s'est déclarée lorsque j'avais 16 ans. A cette époque, j'étais dans le déni, mais maintenant je tâche d'en faire quelque chose de positif.» Son but: se qualifier pour les Jeux paralympiques de 2012, qui se dérouleront à Londres. Un objectif qui la pousse à s'entraîner intensivement avec le groupe élite du Lausanne Natation.
Une première
Dimanche matin, c'est un tout autre défi qui se dressera sur sa route. La sportive émérite participera à une course de relais sur courte distance, au triathlon de Lausanne. Au menu de Leila, une boucle de 500 mètres dans le lac Léman. Elle a, pour l'occasion, des rêves plutôt modestes: «J'espère déjà ne pas nager jusqu'en France...» Pour lui éviter pareille mésaventure, une personne la guidera depuis un kayak.
Une première au triathlon de Lausanne, comme l'explique Jean-Philippe Pittet, responsable presse. «Elle nagera probablement un peu en bordure, donc le bateau ne devrait pas déranger les autres concurrents.» Jean-Philippe Pittet précise que des kayaks et des plongeurs sont mobilisés habituellement pour garantir la sécurité des participants.
«Je préfère la femme que je suis devenue»
Belle et souriante, Leila rayonne malgré son handicap. Pourtant, une heure à ses côtés dans une piscine montre combien la cécité engendre facilement de petits malaises chez les «valides», à cause de gestes inhabituels.
Malgré cela, la Renanaise ne blâme pas le destin: «Si je pouvais choisir de vivre avec ou sans la maladie, je choisirais sans. Mais je préfère la femme que je suis devenue à celle que jétais à lâge de 16 ans.»