Battus s'ils n'étudiaient pas bien l'arabe et le Coran

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LausanneBattus s'ils n'étudiaient pas bien l'arabe et le Coran

Un père, atteint de schizophrénie, a frappé et insulté presque tous les jours ses enfants. Il vient d'être condamné.

par
Christian Humbert
Chaque soir, les trois enfants devaient lire le livre saint.

Chaque soir, les trois enfants devaient lire le livre saint.

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C'est à coups de ceinturon et de bâton qu'un Marocain de 44 ans a obligé trois de ses quatre enfants à apprendre l'arabe et le Coran. Le cadet, âgé de 5 ans, a échappé aux châtiments. Ali* a une «vision très rigoriste de l'islam. Ses maltraitances sont dictées par sa volonté d'éduquer ses enfants conformément à ses idées religieuses», a souligné le procureur lausannois chargé du dossier.

Levés aux aurores pour la prière, les enfants devaient se consacrer chaque soir à l'arabe et au livre saint. Face à leur manque d'enthousiasme, les coups et les insultes ont commencé à pleuvoir, presque quotidiennement. Ali a aussi privé sa fille de 17 ans et ses garçons de 14 et 11 ans de féculents et de «tout ce qui est sucré et pas halal». Il imposait le port du foulard à son aînée. «Tous les hommes vont te passer dessus. Tu pues. Tu finiras clocharde. Je vais t'égorger», lui a-t-il hurlé une fois. Un chauffeur des TL, imam dans une mosquée, l'a vue «en short» et l'a dénoncée au père.

Clémence due à sa maladie

Les maltraitances ont duré au moins trois ans. Il n'y a pas eu de plainte. Le père, qui picole et consomme du cannabis, a été expulsé de chez lui et détenu 19 jours. Il est au bénéfice d'une rente AI pour une schizophrénie hébéphrénique, maladie dont le procureur a tenu compte. Il a condamné Ali à 6 mois de prison avec sursis et à 100 francs d'amende pour lésions corporelles simples et violation du devoir d'éducation. Il doit suivre un traitement psy et son abstinence à l'alcool et aux stupéfiants sera contrôlée.

Frais de justice conséquents

Cette affaire a donné lieu à une facture totale de 17 776 fr., dont 7351 fr. de frais d'avocat. Près de 10 000 fr. sont à payer immédiatement, pour autant que le condamné le puisse. Ce montant fera l'objet de poursuites. L'indemnité versée à l'avocat sera à rembourser par Ali quand sa situation financière le permettra.

*Prénom d'emprunt

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